L’Eglise doit abandonner les vieux filets et se remettre à pêcher

Rome, 07.10.2015 (cath.ch-apic) Il faut que l’Eglise abandonne «les vieux filets» et se remette à pêcher , a lancé le pape lors de l’audience générale du 7 octobre 2015, alors que se déroule le synode sur la famille. «Si même les mauvais pères ne refusent pas le pain aux enfants affamés», a-t-il noté, Dieu ne peut refuser l’Esprit aux imparfaits qui le demandent avec une insistance passionnée . Place Saint-Pierre, le pape a aussi regretté que la famille n’ait pas de reconnaissance adéquate dans l’organisation politique et économique actuelle.

«Quand Jésus appela Pierre à sa suite, a ainsi rappelé le pape, il lui dit qu’il le ferait devenir ›pêcheur d’hommes’; et pour cela il faut un nouveau type de filets». «Puisse l’enthousiasme des pères synodaux, animés de l’Esprit saint, a-t-il poursuivi, fomenter l’élan d’une Eglise qui abandonne les vieux filets et se remette à pêcher, confiante dans la parole de son Seigneur».

«Le Christ, du reste, a promis et nous redonne du courage. Si même les mauvais pères ne refusent pas le pain aux enfants affamés, imaginons si Dieu ne donnait pas l’Esprit à ceux qui – bien qu’imparfaits comme ils sont – le demandent avec insistance passionnée». Alors que le pape a rappelé devant le synode la nécessité de maintenir la doctrine de l’Eglise, ce nouvel appel pourrait cependant résonner comme une volonté d’ouverture, en particulier dans le cas délicat de la communion aux divorcés-remariés.

Une bonne dose d’esprit familial

Au cours des trois semaines de synode sur la famille, le pape François effectuera une série de catéchèses, lors des audiences générales, sur le rapport entre l’Eglise et la famille. «Un regard attentif à la vie quotidienne des hommes et des femmes d’aujourd’hui, a-t-il constaté, montre immédiatement le besoin qu’il y a partout d’une bonne dose d’esprit familial». «En effet, le style des relations – civiques, économiques, juridiques, professionnelles, de citoyenneté – semble très rationnel, formel, organisé, mais aussi très déshydraté, aride, anonyme».

Au contraire, «la famille ouvre pour toute la société une perspective bien plus humaine. (…) Nous sommes tous conscients du caractère irremplaçable de l’attention familiale pour les membres plus petits, plus vulnérables». Pourtant, a regretté le pape, «on ne donne pas à la famille le poids qui lui est dû – ni la reconnaissance et le soutien – dans l’organisation politique et économique de la société contemporaine».

Après sa catéchèse, le pape François a salué un groupe de réfugiés irakiens présent à l’audience générale. Puis, le chef de l’Eglise catholique a remercié de façon inédite un chef de dicastère et ses collaborateurs : «Je salue Mgr Vincenzo Paglia et ses collaborateurs du Conseil pontifical pour la famille, en les remerciant pour leur implication dans l’organisation de la VIIIe Rencontre mondiale des familles à Philadelphie».

Fin septembre, Mgr Paglia avait été piégé par l’animateur d’une radio italienne, qui, en imitant la voix du président du Conseil italien Matteo Renzi, lui avait soutiré des informations sur les tensions entre le pape François et le maire de Rome, Ignazio Marino. En outre, le Conseil pontifical pour la famille est amené à disparaître pour faire place très prochainement à une nouvelle congrégation consacrée aux laïcs, à la famille et à la vie. (apic/imedia/bl/mp)

Le pape François (photo: Mazur/catholic Church England/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr)
7 octobre 2015 | 14:07
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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