Hilarion de Volokolamsk: Refus d'une vision «folklorique et rituelle» de la foi

Vladivostok, 01.10.2015 (cath.ch-apic) «Aujourd’hui, ce qui nous manque principalement, c’est un regard mûr et responsable sur le christianisme. La vision folklorique et rituelle de la foi ne peut en aucun cas être suffisante», a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk, en présentant le livre du patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille 1er «Le Prince Vladimir: le choix de civilisation de la Rus’».

Cet ouvrage, publié en 2015 par les Editions du Patriarcat de Moscou, paraît dans la série «Parole de patriarche». Le métropolite Hilarion, chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a présenté l’ouvrage le 28 septembre 2015 au nouveau campus de l’Université d’Etat d’Extrême-Orient, sur l’Île Rousski, en face de Vladivostok.

Saint Vladimir introduisit le christianisme en 988 dans la Russie kiévienne

Questionné sur l’actualité des questions soulevées dans ce livre, publié à l’occasion du millénaire du trépas du grand-prince Vladimir «égal-aux-apôtres», qui introduisit le christianisme dans la Russie kiévienne (appelée aussi la Rus’ de Kiev), en tant que religion d’Etat en l’an 988, le métropolite Hilarion a reconnu qu’à l’heure actuelle, le christianisme court le danger de devenir «un objet de musée».

Ce serait, à ses yeux, un objet respectable, peut-être, mais relégué au patrimoine national et culturel des pays du monde dit postchrétien. «Si nous souhaitons sérieusement que les idées vivifiantes du christianisme fécondent vraiment et transfigurent la société moderne, nous devons tout faire pour que les gens les acceptent et s’en inspirent dans leurs actes et dans leurs choix sur le plan personnel, familial, social, national et professionnel», a-t-il lancé.

Saint Vladimir, aux sources de la civilisation de la Russie

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, soulignant que le jubilé marquant le millénaire du trépas de saint Vladimir était «l’un des évènements spirituels les plus remarquables pour notre temps», a déclaré qu’il s’agissait certes d’un évènement religieux, mais également d’un événement culturel et national. Ce jubilé renvoie aux sources de la civilisation des pays héritiers de l’antique Rus’, «nous incitant à réfléchir au riche patrimoine laissé par saint Vladimir. En inspectant le passé, nous, ses descendants et ses successeurs spirituels, devons en tirer des leçons pour le présent et pour l’avenir».

«Saint Vladimir ‘égal-aux-apôtres’ est une figure centrale de l’histoire des peuples slaves frères, le peuple russe, le peuple ukrainien et le peuple biélorusse. Aucun autre homme d’Etat n’a fait autant que le saint prince Vladimir, qui, suivant le dessein de Dieu, apporta la lumière du Christ à la terre russe. Le baptême a radicalement changé la vie des Slaves de l’Est. Le principe chrétien a été la force objective qui détermina leur histoire, devenant un facteur essentiel d’unité dans le processus de formation de notre conscience nationale», a-t-il poursuivi.

La Russie actuelle, face à un choix de civilisation

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk affirme à cette occasion que le choix de la Rus’, baptisée par saint Vladimir, «a été le choix de la justice de Dieu». Et de se demander si aujourd’hui la justice de Dieu, le bien, la pureté morale sont vraiment «notre choix civilisationnel»… «Sommes-nous prêts à poursuivre l’œuvre de saint Vladimir ? Selon notre primat, nous sommes aujourd’hui face à un choix de civilisation. Ainsi, ce livre nous force à réfléchir à notre propre choix idéologique, à réfléchir au sens de la vie humaine, à la foi, à notre vie à la lumière de la doctrine du Christ».

Le chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou affirme que «l’esprit de la doctrine du Christ et l’autorité de l’Eglise ont pénétré dans toutes les sphères de la vie de l’Etat et de la société. Même le XXe siècle, malgré ses cruelles persécutions contre les chrétiens, n’a pas pu anéantir entièrement les fruits de l’évènement initié par saint Vladimir».

Il relève que pendant les années d’athéisme imposé par le régime bolchévique, alors que l’on inculquait l’athéisme par la force, «le feu de la foi chrétienne continuait à réchauffer les cœurs des confesseurs». La culture continuait, jusqu’à un certain point, à porter les valeurs chrétiennes qui étaient à la base de l’identité des Slaves de l’Est depuis le baptême de la Russie. «C’est pourquoi, le programme de formation de l’Etat initié par le prince Vladimir, qui fonda la Rus’ de Kiev sur l’exemple de sa transformation spirituelle personnelle, est d’une brûlante actualité!» (apic/mospat/be)

Vladivostok Célébration du millénaire du trépas de saint Vladimir
1 octobre 2015 | 15:23
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
Cyrille (39), Hilarion (51), Moscou (106), Russie (285), Vladimir (1)
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