Le pape François exhorte Cuba et les Etats-Unis à poursuivre leur rapprochement
La Havane, 20.09.2015 (cath.ch-apic) A son arrivée à La Havane, le 19 septembre 2015, le pape François a appelé les responsables politiques de Cuba et des Etats-Unis à poursuivre leur rapprochement, quelque mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Accueilli par le président Raúl Castro, il a souhaité saluer idéalement ceux qu’il lui serait impossible de rencontrer pour ‘divers motifs’, faisant notamment allusion aux opposants au régime castriste.
Après une douzaine d’heures de vol depuis Rome, le pape François a été accueilli sous une pluie fine sur le tarmac de l’aéroport José Martí de La Havane par 21 coups de canon et des musiques militaires. Le président Raúl Castro a longuement pris la parole pour accueillir le pape, réclamant en particulier la fin de l’embargo américain, jugé «cruel, immoral et illégal». Il a aussi remercié le pape pour le rôle discret du Saint-Siège, en 2014, qui a facilité les négociations entre La Havane et Washington. Le Vatican avait particulièrement accueilli une rencontre des représentants cubains et américains venus signer l’accord pour la reprise de leurs relations diplomatiques.
Un exemple de réconciliation
Dans son premier discours sur le sol cubain, le pape François a évoqué le récent rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, après 54 ans de rupture. «Depuis quelques mois, a affirmé le pape, nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance: la normalisation des relations entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue, sur la culture de la confrontation, du ›système de l’accroissement universel… sur le système, mort pour toujours, de dynastie et de groupes’», a soutenu le pape en citant le journaliste et militant cubain José Martí, journaliste et poète cubain de la deuxième moitié du 19e siècle.
«J’encourage les responsables politiques à continuer d’avancer sur ce chemin et à développer toutes vos potentialités», a poursuivi le pape avant de souhaiter que cette reprise des relations diplomatiques favorise le bien-être des peuples et soit un exemple de réconciliation pour le monde entier. «Le monde a besoin de réconciliation dans cette troisième guerre mondiale par morceaux que nous vivons», a ajouté le pape.
Considération pour Fidel Castro
Le pape François a demandé à Raúl Castro de transmettre toute sa «considération» à son frère Fidel. Le 20 septembre, le pape pourrait rencontrer en privé l’ancien ancien chef de l’Etat aujourd’hui âgé de 89 ans. Le chef de l’Eglise catholique a ensuite fait une allusion au sort des opposants au régime castriste, pourchassés par les autorités cubaines, mais aussi au sort des très nombreux prisonniers politiques sur l’île. «Je voudrais aussi, a-t-il ainsi assuré, que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde».
Enfin, le pape a souhaité défendre le rôle de l’Eglise catholique sur l’île, qui réclame plus de liberté d’action. Dans une phrase sibylline, il a souhaité «que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société». (appic/imedia/ami/mp)