Les évêques africains dénoncent «le mensonge des politiques néocolonialistes» de l’ONU
Dakar, 19.09.2015 (cath.ch-apic) Les évêques d’Afrique et de Madagascar ont dénoncé, «le mensonge des politiques néocolonialistes» de l’ONU imposant à l’Afrique, comme conditions d’aide au développement, les préservatifs, les contraceptifs, les «services abortifs», l’éducation sexuelle purement technique et immorale, ainsi que la «déconstruction des stéréotypes de genre».
Cette déclaration commune a été signée en juin dernier par 45 prélats africains dont 32 présidents de Conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains. Elle est publiée dans la perspective de l’ouverture à New York, le 25 septembre du Sommet des chefs d’État devant adopter un plan mondial de développement d’ici 2030.
Pour les évêques, l’Afrique «n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et préservatifs». Aussi, ont-ils fustigé le Protocole de la charte africaine de l’Union africaine 2003, de Maputo, sur les droits des femmes en Afrique, particulièrement «les Observations générales n°2 sur son article 14». Pour les évêques d’Afrique, ce texte met les gouvernements sous pression, pour légaliser ou dépénaliser l’avortement et de procurer à leurs populations, un accès universel aux contraceptifs modernes.
Respectez et aimez l’Afrique
«Respectez, aimez et servez l’Afrique en vérité !», ont-ils proclamé, en s’adressant ouvertement aux chefs d’État et gouvernements africains, au Secrétaire Général des Nations Unies, aux chefs d’Etat et gouvernements avec lesquels les pays africains ont conclu des accords bilatéraux ou multilatéraux, aux responsables des institutions panafricaines, aux responsables des organisations internationales, aux partenaires de la gouvernance mondiale et bailleurs de fonds, aux fils et filles de «notre bien-aimé continent africain».
Tout en estimant qu’il est de leur devoir, en «cette heure critique» de la coopération internationale, de lancer cet appel pressant à tous, particulièrement aux dirigeants politiques et responsables d’organismes internationaux, ils leur demandent d’avoir «le courage» et prendre l’engagement de «respecter, d’aimer et de servir l’Afrique en vérité!». ” N’ayez pas peur de vous ouvrir à la contribution humaine et spirituelle que le continent noir peut offrir à l’humanité en cette heure où la décadence morale a produit sur d’autres continents des maux dont nous, africains, ne voulons pas !, ont-ils poursuivi dans leur déclaration en 17 points.
” Protégez et défendez les valeurs séculaires de notre continent ! Cherchez et servez avant tout le bien de ses fils et ses filles ! Renoncez à la triple séduction du plaisir, de l’argent et du pouvoir !», ont-ils encore ajouté, tout en se déclarant «unanimement blessés, au plus intime «de leur cœur de pasteurs, par les attaques contre la vie, la famille. Celle-ci est «morale et sacré». C’est aussi, «le sain développement humain des jeunes, avenir de l’Afrique, le plein épanouissement des femmes, le respect des personnes âgées, dont nos cultures africaines ont un sens si aigu».
Pour un développement intégral
«Des intérêts égoïstes et pervers s’imposent à notre continent à une vitesse qui ne cesse de s’accélérer, avec une agressivité qui ne cesse de se renforcer, de manière de plus en plus organisée et puissamment financée, introduisant dans nos sociétés un individualisme et un hédonisme si étrangers à ce que nous sommes et voulons être», ont-ils encore critiqué.
Ils ont imploré vivement les dirigeants du monde, à mettre fin aux campagnes «immondes» de promotion de la civilisation mondiale de la mort sur l’Afrique. Car, il s’agit, par ces campagnes, «d’une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste se déguisant sous les noms alléchants de liberté, égalité, droits, autonomie, démocratisation et développement». «Préservatifs, contraceptifs, programmes d’éducation sexuelle fabriqués ailleurs, purement techniques, sans références morales, avortement prétendument sans risques sont devenus des denrées plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral dont nous avons un besoin vital», ont souligné les évêques africains. (apic/com/ibc)