Le pape François. (Photo: flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Appel du pape à «humaniser l’économie»

Rome, 13.09.2015 (cath.ch-apic) «Humaniser l’économie» et faire croître «l’économie de l’honnêteté» à une époque où «l’air de la corruption souffle de partout». Ce sont des conseils qu’a prodigués le pape François aux dirigeants et employés de la Banque de crédit coopérative (BCC) de Rome, le 12 septembre 2015. Les recevant avec leurs familles au Vatican, le pape les a aussi encouragés à appliquer le principe de «subsidiarité» en ne pesant pas sur «les institutions du pays» quand les problèmes peuvent s’affronter avec leurs «propres forces».

Devant quelque 7000 banquiers romains et leurs familles, réunis salle Paul VI au Vatican pour les 60 ans de la BCC, le pape François a tout d’abord rappelé que l’Eglise connaissait «bien» la «valeur des coopératives». «Aux origines de beaucoup d’entre elles, il y a des prêtres, des fidèles laïcs engagés», a-t-il rappelé, et «dans les documents sociaux de l’Eglise, les références aux coopératives sont fréquentes». Le pape a également cité son Encyclique Laudato si’ dans laquelle il souligne «leur valeur dans le domaine des énergies renouvelables et de l’agriculture».

Délaisser le «dieu de l’argent»

Le pape a ensuite prodigué une série de conseils aux banquiers: «être un moteur qui développe la partie la plus faible des communautés locales et de la société civile en pensant surtout aux jeunes sans travail»; se «préoccuper du rapport entre économie et justice sociale, en maintenant au centre la dignité des personnes», et non «le dieu argent»; «promouvoir une utilisation sociale de l’argent (…) où le capital ne commande pas sur les hommes, mais où les hommes commandent sur le capital». «Une banque coopérative doit avoir quelque-chose en plus, a-t-il insisté : chercher à humaniser l’économie, unir efficacité avec solidarité».

D’une manière plus générale, l’évêque de Rome a encouragé les banquiers à «faire croître une économie de l’honnêteté», «à cette époque où l’air de la corruption souffle de partout». Il ne s’agit pas seulement d’être honnête mais aussi de «répandre et enraciner l’honnêteté partout» en menant une vraie «lutte contre la corruption». Ces derniers mois, Rome a du faire face à plusieurs scandales de corruption. En décembre dernier, notamment, la justice italienne avait dévoilé l’existence d’une «quatrième mafia» propre à la ville éternelle, surnommé Mafia capitale. De nombreux appels d’offres de la municipal ité ont ainsi été obtenus au profit d’entreprises ›amies’ en échange de pots-de-vin.

Le pape a aussi invité la BCC à appliquer le principe de «subsidiarité» de la doctrine sociale de l’Eglise: «ne pas peser sur les institutions et donc sur le pays quand on peut affronter les problèmes avec ses propres forces, avec responsabilité», encourageant à «aller de l’avant sur le chemin de l’intégration des banques de crédit coopératif en Italie». (apic/imedia/bl/pp)

 

Le pape François.
13 septembre 2015 | 11:29
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
Economie (121), pape françois (2303)
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