Le pape et le président Tomislav Nikolic font le point sur les relations entre la Serbie et le Vatican
Rome, 11.09.2015 (cath.ch-apic) Lors de sa visite au Vatican, Tomislav Nikolic, le président de la Serbie, s’est entretenu en privé avec le pape François, avant de rencontrer le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, accompagné par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats.
Lors de ces discussions, il a été question du processus d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, des bons rapports bilatéraux, et de la contribution de l’Eglise catholique au progrès de la société dans ce pays majoritairement orthodoxe. Il a aussi été question de la condition des réfugiés provenant de Syrie et d’Irak, et de l’importance de privilégier une solution partagée de la crise en cours. La Serbie est l’un des principaux points de passage de milliers de réfugiés sur la route vers le Nord de l’Europe, et l’Allemagne en particulier. A la frontière avec la Serbie, la Hongrie a érigé un mur de 175 km de long pour briser le flux des réfugiés dans la région. On estime que plus de 160 000 migrants et réfugiés ont déjà emprunté cette route depuis le début de l’année.
Le pape au Kosovo ?
En remettant cet ouvrage, le président serbe a demandé son aide au pape François afin de sauvegarder ces lieux de culte, assurant qu’il y a encore des personnes qui voudraient les détruire, en référence aux Albanais du Kosovo, de confession musulmane. Malgré de récents accords en plusieurs domaines, la Serbie et le Kosovo entretiennent des relations difficiles depuis le conflit armé qui a opposé les forces de Belgrade à une guérilla indépendantiste au Kosovo entre 1998 et 1999.
Le pape aurait récemment confié à plusieurs de ses hôtes son désir de se rendre une nouvelle fois dans des petits pays en difficulté du continent européen, en particulier au Kosovo, indépendant de la Serbie depuis 2008. Une partie de la communauté internationale a reconnu la nouvelle république. Pour l’heure, le Saint-Siège n’a pas de relations diplomatiques avec le Kosovo mais une visite du pape à Pristina pourrait prétériter les rapports entre Belgrade et le Vatican. Le pays compte quelque 90 % de musulmans, 5 % d’orthodoxes et une minorité de catholiques.
Lors du traditionnel échange de cadeaux, le pape François a offert une médaille de la paix à Tomislav Nikolic, un populiste reconverti en pro-européen, et élu président en 2012. Ce dernier a remis au pape une copie de la Constitution serbe datant de l’empereur Dusan au 14e siècle, ainsi qu’un épais ouvrage sur les lieux de culte chrétiens en Serbie. (apic/imedia/bh)