Enquête sur un cardinal belge du XIIIe siècle

Oignies, 09.09.2015 (cath.ch-apic) Le tombeau du cardinal Jacques de Vitry, inhumé en 1241 en l’église Sainte-Marie d’Oignies, à Aiseau, au centre de la Belgique, a été ouvert le 8 septembre 2015. Le but de l’opération est de vérifier par la science ce que la tradition rapporte à son sujet, indique le site infocatho.be.

L’ouverture du tombeau s’est déroulée en présence de l’évêque de Tournai, Mgr Guy Harpigny. Elle est menée à l’initiative de la Société archéologique du Namurois (SAN) avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin.

Historien et auteur spirituel, prédicateur populaire, confesseur et biographe de la bienheureuse béguine Marie d’Oignies, Jacques de Vitry devint en 1216 évêque de Saint-Jean d’Acre, en Palestine. Il y déploya une grande activité aux côtés des Croisés. Lorsque la 5e Croisade tourna à l’échec, il rentra dans le diocèse de Liège et donna sa démission au pape en 1226. Nommé cardinal en 1228, il effectua diverses missions diplomatiques au nom du pape. Il mourut à Rome en 1240. Suivant sa volonté son corps fut ramené à Oignies pour y être enterré près du tombeau de la bienheureuse Marie d’Oignies.

Jacques de Vitry est aussi connu comme le mécène qui a grandement contribué à la réalisation du trésor d’Oignies, une des ‘sept merveilles de Belgique’, conservé au Musée provincial des arts anciens du Namurois. Ce trésor renferme également deux mitres que la tradition historique attribue justement à l’évêque. Mais comment en être sûr ? Et les ossements du tombeau sont-ils vraiment ceux de Jacques de Vitry ?

ADN et carbone 14

Telles sont quelques-unes des questions auxquelles doit répondre le projet ‘Cromioss’. Il mobilise des scientifiques des universités de Namur et de Liège, de l’Institut du patrimoine artistique, de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, du Centre européen d’archéométrie, du Musée de la mode d’Anvers, du Service archéologique de Wallonie et de l’Université de Louvain (KUL).

Tout ce monde va s’occuper d’étudier les ossements ainsi que les fibres, les colorants et les techniques de tissage des mitres pour connaître leur provenance. Datation au carbone 14, prélèvement d’ADN, les techniques de pointe seront utilisées afin de déterminer si ces deux sources – ossements et mitres – appartiennent bien à la même personne. Ce qui dans l’affirmative, augmenterait la probabilité qu’il s’agisse de Jacques de Vitry. Mais il faudra encore patienter plusieurs mois pour le savoir. (apic/infocatho.be/mp)

Médaillon à l'effigie du cardinal Jacques de Vitry (photo Wikimedia commons sailko (CC BY-SA 3.0)
9 septembre 2015 | 15:08
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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