Mort du petit Aylan: la CEF exprime sa «profonde tristesse»
Paris, 04.09.2015 (cath.ch-apic) La Conférence des évêques de France (CEF) exprime sa «très profonde tristesse» suite à la découverte de la dépouille d’Aylan, un enfant syrien de 3 ans, sur une plage turque. Mgr Di Falco, évêque de Gap et d’Embrun, a de son côté exprimé, sa «honte» face au drame.
«S’il vous plaît, que cela ne se répète pas». Les propos que le pape avait tenus à Lampédusa en juillet 2013 sont repris par la CEF pour exprimer son émotion face à la mort du petit Aylan. «Aujourd’hui cela se répète», constatent les évêques français suite à la publication de la photo du petit garçon de trois ans, mort échoué sur une plage turque, qui a fait le tour du monde.
Reconnaissant la situation complexe dans laquelle se trouvent les Etats devant gérer le flux migratoire, les évêques de l’hexagone ont rappelé l’exhortation du pape devant l’assemblée européenne, en novembre 2014, à offrir aide et accueil aux migrants clandestins qui se pressaient vers la Communauté européenne (CE). Le message appelle toute la population française «à dépasser les égoïsmes et les peurs pour déployer des moyens supplémentaires et entreprendre des actions nouvelles pour aider les migrants».
Les évêques demandent à tous les catholiques et aux hommes de bonne volonté d’agir et «d’ouvrir leur cœur vers leurs frères» pour que ne reproduisent pas de tels drames. La photo du petit garçon mort, renvoie, selon les membres de la CEF à «la fragilité de notre société en en pointant les égoïsmes et les dysfonctionnements».
Le message de la CEF cite, en conclusion, à nouveau le pape François :» Nous ne sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons. (…) Quand cette désorientation prend les dimensions du monde, on en arrive à des tragédies comme celle à laquelle nous avons assisté».
«C’est le Christ que l’on crucifie une nouvelle fois»
«J’ai honte» déclare Mgr Di Falco, évêque de Gap et d’Embrun, sur la page d’accueil du site de son diocèse. L’évêque de Gap fustige la presse française qui, «contrairement aux autres pays européens», n’a pas diffusé la photo du petit garçon retrouvé mort sur une plage en Turquie. L’évêque de Gap critique la population du pays qui «à plus de 50% refuse l’accueil des éxilés».
«J’ai honte des chrétiens, qui avaient promptement participé à la Manif pour tous», poursuit-il, et qui, selon lui, semblent ignorer cette tragédie. «Qu’est donc devenue la manif pour tous?», interroge-t-il. Cette manif qu’il appelle à être aussi la «manif pour les migrants». «J’ai honte de moi-même qui pousse ce cri pour ne pas être complice de cet assourdissant silence», ajoute-t-il.
L’évêque exhorte les chrétiens à se réveiller et à sortir de leur torpeur car «c’est le Christ que l’on crucifie une nouvelle fois dans la mort de cet enfant», conclut-il. (apic/com/bh)