Mgr Morerod est le nouveau président de la Conférence des évêques suisses

Fribourg, 03.09.2015 (cath.ch-apic) Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), a été élu président de la Conférence des évêques suisses (CES). Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, a été élu vice-président et Mgr Urban Federer, Père Abbé d’Einsiedeln, troisième membre du présidium, rapporte le 3 septembre 2015 la CES dans un communiqué.

L’évêque fribourgeois succède, pour la période 2016-2018, à Mgr Markus Büchel, évêque de St-Gall, qui présidait la CES depuis 2013. Sur la période 2013-2015, le poste de vice-président était occupé par Mgr Morerod et celui de troisième membre du présidium par Mgr Denis Theurillat, évêque auxiliaire de Bâle.

Mgr Felix Gmür est membre de la CES depuis 2011. Auparavant, il a été secrétaire général de la CES depuis 2006. Il est nouveau membre du présidium. Le Père Urban Federer est membre de la CES depuis 2013. Il est également nouveau membre du présidium. La période de trois ans du présidium actuel de la CES, avec Mgr Markus Büchel à la présidence, prend fin le 31 décembre 2015.

L’aide aux réfugiés est un devoir pour les chrétiens

La Conférence des évêques suisse, réunie pour sa 309e assemblée ordinaire du 31 août au 2 septembre 2015 à la maison des séminaires à Givisiez, dans le canton de Fribourg, s’est également penchée sur le thème des réfugiés. Le flux de centaines de milliers de réfugiés en Europe et à ses frontières provoque des événements dramatiques, souligne la CES le 3 septembre. Des camps de réfugiés bondés, des autorités dépassées, des conditions hygiéniques indignes et des milliers de personnes devant passer la nuit dehors sont devenus des réalités quotidiennes dans beaucoup de régions d’Europe. Des milliers d’entre eux meurent durant le trajet qui devait les mener en Europe.

Il s’agit là d’une situation qui met également à l’épreuve la tradition humanitaire de la Suisse, relèvent les évêques. Ils appellent, dans l’esprit de l’Evangile, à venir en aide à toutes les personnes en situation de misère et de détresse: «J’étais étranger et sans-toit, et vous m’avez accueilli» (Mt 25, 35). La misère croissante exige en conséquence des moyens d’aide plus importants à tous les niveaux. Cela concerne aussi les institutions de l’Eglise catholique, qui vont continuer à intensifier leur aide aux réfugiés et aux migrants. «Chaque don, chaque forme de soutien sont les bienvenus!», lancent les évêques, qui remercient toutes les personnes qui, en ces jours, aident là où elles le peuvent et donnent ainsi un exemple d’humanité.

La CES soutient l’augmentation de l’aide humanitaire

La Conférence des évêques suisses salue la récente augmentation de l’aide humanitaire à la Syrie adoptée par la Confédération, qui passe de 30 à 50 millions de francs. Elle soutient la revendication de Caritas Suisse en vue d’une nouvelle augmentation substantielle de ce montant.

Les actions de solidarité doivent dépasser les frontières nationales et européennes. Car ce n’est pas l’Europe qui porte le plus lourd fardeau de la tragédie des réfugiés, note encore la CES. L’Occident est proportionnellement moins touché par les mouvements généraux d’exode et de migration. Seule une petite partie des 60 millions de personnes qui ont fui leur pays, selon les estimations de l’ONU, atteint l’Europe. Cela concerne également les déplacés de guerre en Syrie. Sur les 4 millions de personnes qui ont quitté le pays, 3,5 millions vivent dans les états voisins (Liban, Jordanie, Iraq et Turquie), selon les estimations.

Retour sur la polémique concernant Mgr Huonder

Les membres de la Conférence des évêques suisses ont discuté de la situation difficile qui s’est créée en Suisse et au-delà à la suite de la conférence de Mgr Vitus Huonder prononcée le 31 juillet 2015 à Fulda et qui a eu pour thème «Le mariage – un cadeau, un sacrement et une mission». Deux citations tirées du livre du Lévitique dans l’intention d’exposer le point de vue biblique sur l’homosexualité ont suscité de vives critiques et de nombreuses protestations. Mgr Huonder a redit aux membres de la CES ce qu’il a récemment exprimé dans deux prises de position écrites: il n’a jamais eu l’intention ni la conviction de prôner la peine de mort pour les actes homosexuels. Il a exprimé ses regrets au sujet des malentendus auxquels il a donné lieu dans cette conférence en raison de ses explications insuffisantes. Dans ce contexte, les évêques et abbés territoriaux tiennent donc à souligner ensemble que l’Eglise est ouverte de la même façon à tous les hommes. «L’Eglise accueille inconditionnellement chaque personne dans sa dignité intangible aux yeux de Dieu, indépendamment de son orientation sexuelle», ont affirmé les membres de la Conférence épiscopale. Ils sont conscients qu’ils doivent continuer à chercher des chemins susceptibles d’exprimer cette conviction.

Journée d’étude de la Conférence épiscopale

Dans le cadre de son assemblée, la Conférence des évêques suisses a vécu une journée d’étude à Berne. Celle-ci a porté sur les thèmes traités lors de la prochaine session du Synode des évêques à Rome. La journée a rassemblé près de 50 personnes. Elle a donné lieu à des échanges fructueux entre les évêques, les représentantes et représentants des Facultés de théologie, la Commission pastorale et les spécialistes de la pastorale du mariage et de la famille, assure la CES. Des ateliers et des petits groupes ont abordé différentes questions sur la théologie du mariage et de la famille, ainsi que sur les défis et les perspectives pour la période qui suivra le synode. L’organisation et la présentation de la journée ont été confiées à Arnd Bünker, secrétaire exécutif de la Commission pastorale.

Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création

Les évêques suisses ont également décidé d’inscrire chaque année dans les calendriers liturgiques (Ordo) des diocèses la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, qui s’est déroulée pour la première fois dans l’Eglise catholique le 1er septembre 2015. Il s’agit là d’une contribution de l’Eglise catholique en vue de «trouver une solution à la crise écologique que traverse actuellement l’humanité», comme l’écrit le pape François dans son introduction à la Journée de prière. Celle-ci est célébrée depuis déjà longtemps dans certaines Eglises orthodoxes.


Encadré

Dernière participation de Mgr Farine

En raison de son départ à la retraite, l’évêque auxiliaire Pierre Farine a participé activement pour la dernière fois à l’assemblée de la Conférence des évêques. La répartition des responsabilités à l’intérieur de la Conférence épiscopale a donc été redéfinie avec effet immédiat. La responsabilité du Département C (»Pastorale») est confiée à Mgr Markus Büchel, lequel reprend en même temps le dicastère «Pastorale (générale)». Il reprend également la responsabilité des secteurs «Mariage et famille» ainsi que «Apostolat des laïcs».

La reprise des tâches liées à la présidence par Mgr Charles Morerod entraîne des changements dans la répartition des responsabilités au 1er janvier 2016. Mgr Valerio Lazzeri sera à la tête du Département A (Foi, annonce et formation) et reprend en même temps la responsabilité du dicastère «Annonce de la foi». L’évêque auxiliaire Denis Theurillat reprend le secteur «Judaïsme», alors que l’évêque auxiliaire Alain de Raemy deviendra responsable du dicastère «Dialogue interreligieux».

Le nonce apostolique en Suisse, l’archevêque Diego Causero, a invité les membres de la Conférence des évêques suisses à la Nonciature apostolique à Berne, en vue de son prochain départ de la Suisse. Cette visite amicale a permis des échanges fraternels sur les questions actuelles touchant l’Eglise catholique. (apic/com/rz)

Mgr Charles Morerod donne un point de vue catholique sur les résultats du sondage
3 septembre 2015 | 10:51
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 5  min.
CES (356), Charles Morerod (273), Felix Gmür (141), Urban Federer (21), Vitus Huonder (100)
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