Sainte Rose de Lima, par le peintre espagnol José del Pozo (Wikimedia Commons/DDP)
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Pérou: La technique forensique pour retrouver le visage de sainte Rose de Lima

Lima, 26.08.2015 (cath.ch-apic) Les ‘véritables’ visages de sainte Rose de Lima (1586-1617), saint Martin de Porres (1579-1639) et saint Juan Macías (1585-1645) pourront bientôt être reconstitués grâce aux dernières techniques d’imagerie médicale et d’expertise médico-légale. Les crânes des trois saints péruviens, décédés il y a quatre siècles et conservés à l’église St-Dominique de Lima, ont été remis à une équipe de scientifiques pour leur faire livrer tous leurs secrets.

Les restes des trois saints de l’ordre dominicain ont été remis au début août à une équipe d’odontologistes et légistes de l’Université San Martin de Porres de Lima, et a une équipe brésilienne d’anthropologie médico-légale et judiciaire, rapporte le site espagnol ‘Religion digital’. Les crânes ont été transportés, chacun dans une urne gardée par des moines, à la clinique dentaire de l’Université de Lima pour y être enregistrés dans un scanner utilisé pour la chirurgie.

L’objectif était de déterminer la taille de l’épaisseur des tissus mous, a expliqué le dentiste Jésus Quiroz. Le professeur a relevé que la reconstruction faciale nécessitait de connaître l’épaisseur des tissus pour reconstituer le vrai visage des personnes. Cette reconstitution est particulièrement intéressante pour les trois saints dont on ne possède aucun portrait réalisé de leur vivant.

Une créole, un mulâtre et un Espagnol

Sainte Rose de Lima, créole réputée pour sa grande beauté, était, fille d’un militaire espagnol et d’une femme indigène. Fils illégitime d’un noble espagnol et d’une esclave noire libérée de Panama, Saint Martin de Porres était issu d’un autre métissage. Quant à saint Juan Macias, né en Estramadure, en Espagne, il faisait partie des immigrants européens.

Le crâne le plus volumineux est celui de San Juan Macias, ayant les caractéristiques d’un homme d’environ 60 ans. Celui de saint Rose est le plus petit et le plus «joli», a expliqué le docteur Quiroz.

Les données obtenues ont été transférées au Brésil, où une équipe a développé des logiciels spécialisés dans la reconstruction des tissus mous. Sur la base du crâne, les chercheurs pourront ainsi projeter un visage. L’équipe brésilienne a déjà travaillé sur les visages de saint Antoine de Padoue (1195-1231) et de sainte Marie Madeleine de Pazzi (1566-1607).

Trois bustes des saints seront réalisés et remis en novembre au couvent saint Dominique de Lima, où ils seront exposés. (apic/rd/mp)

Sainte Rose de Lima, par le peintre espagnol José del Pozo (Wikimedia Commons/DDP)
26 août 2015 | 14:01
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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