Grolley: 879 signatures contre les requérants au château de Rosière

Grolley, 18.08.2015 (cath.ch-apic) La pétition contre l’accueil de requérants d’asile au château de la Rosière, à Grolley, dans le canton de Fribourg, a été remis avec 879 signatures au Conseil d’Etat. Valérie Kolly, assure, le 18 août 2015, à cath.ch que la démarche du comité citoyen qu’elle coordonne n’est pas dirigée contre les requérants.

Contactée par téléphone, Valérie Kolly affirme que l’hébergement des réfugiés, «contrairement à ce que certains médias ont pu affirmer», n’est pas le point principal d’opposition au projet. Elle assure que le bâtiment n’est simplement pas prêt à accueillir un grand nombre de personnes, à cause de la vétusté des infrastructures. La pétition a été déposée auprès du Conseil d’Etat, à l’origine du projet de réaffectation. Une décision préfectorale attendue prochainement sur une contestation de la commune de Grolley pourrait toutefois contrecarrer ces plans.

La propriétaire du château est la Fondation Notre-Dame de la Nativité, qui dépend de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg. Ce dernier s’est dit ouvert au projet du gouvernement. L’évêché n’a cependant pas pu être joint pour une réaction.

Le canton de Fribourg fait face depuis l’été 2014 à une arrivée massive de requérants d’asile. C’est pourquoi le Service cantonal des bâtiments a approché les autorités communales au sujet de différentes «questions techniques» en rapport avec l’utilisation du château. Le syndic de Grolley Christian Duccoterd avait exprimé sa crainte, dans le quotidien fribourgeois «La Liberté», que l’accueil de requérants puisse détériorer le bâtiment.

Pas une opposition à l’évêché

Le comité d’opposants exige que le Conseil d’Etat revoie le dossier pour pouvoir disposer d’une claire évaluation du coût des travaux. Valérie Kolly assure encore une fois que les requérants ne sont pas la cible de son initiative. Elle se considère comme catholique et martèle qu’elle n’entend pas entrer en opposition avec l’évêché. «Je suis pour l’aide, en général», affirme-t-elle.

Le comité demande néanmoins, dans un second temps, que des projets d’hébergements de populations locales soient privilégiés. «Même si elle ne refuse pas d’aider ceux des autres, une mère nourrit d’abord ses propres enfants», déclare Valérie Kolly. «Il y a également beaucoup de misère chez nous», souligne la présidente du comité. Le comité estime que «l’un des plus beaux bâtiments du canton» serait plus adapté pour l’accueil d’handicapés ou de personnes âgées. Le château de Rosière est actuellement occupé par quatre sœurs orthodoxes. Le bâtiment a été acquis par la fondation Notre-Dame de la Nativité en février 2013. L’objectif de l’acquisition «était de la louer à des fins de rendement tout en favorisant une utilisation en lien avec les valeurs de l’Eglise», avait relevé à ce moment-là Jean-Baptiste Henry de Diesbach, économe diocésain et administrateur de la fondation. (apic/ag/rz)