Frère Pizzaballa: «N’abandonnons pas la Terre Sainte !»
Jérusalem, 31.07.2015 (cath.ch-apic) Les pèlerinages en Terre Sainte connaissent un déclin dramatique, affirme le 31 juillet 2015 le Frère Pierbattista Pizzaballa, custode de Terre Sainte à Jérusalem.
Dans son message intitulé «N’abandonnons pas la Terre Sainte !», le religieux franciscain note que pour la seule Italie, en l’espace d’un an, «c’est une baisse de 40% qui a été enregistrée. Malgré quelques signes de reprise, la peur d’aller vers cette terre bénie reste grande».
Le custode de Terre Sainte exhorte les pèlerins à ne pas abandonner la Terre Sainte, car depuis quelque temps, principalement en raison de la peur engendrée par les guerres au Moyen-Orient et les attentats terroristes perpétrés par des groupes fondamentalistes en Occident, ils renoncent à venir visiter les lieux saints.
La sécurité des pèlerins est garantie
Le Frère Pizzaballa, se faisant l’interprète des diverses communautés chrétiennes qui vivent en Israël et en Palestine, affirme qu’il n’y a aucune raison valable de ne pas se rendre en pèlerinage sur les Lieux Saints. «La sécurité dans les sanctuaires et les zones fréquentées par les pèlerins est garantie. Et nous, chrétiens de Terre Sainte, avons besoin plus que jamais de la présence et du soutien des pèlerins qui viennent de partout dans le monde prier ici».
Le custode souligne que vivre en chrétiens en Terre Sainte signifie avoir une vocation particulière et universelle. Il relève qu’en ces lieux, l’Eglise latine est essentiellement composée de trois groupes: la communauté des chrétiens Arabes locaux, l’antique groupe des Palestiniens qui incarne en ces lieux la présence chrétienne traditionnelle. «On y rencontre également la qehilà de langue hébraïque, une nouvelle église, en ébullition, qui rassemble avec ses spécificités propres, des messianiques juifs et catholiques célébrant la liturgie en hébreu». S’y ajoute la communauté internationale, qui comprend de nombreux travailleurs étrangers, en particulier des Philippins, Sud-Américains et Indiens, résidents permanents de Terre Sainte.
A côté de l’Eglise latine vivent d’autres communautés chrétiennes importantes, dont les principales sont l’Eglise grecque orthodoxe, l’Eglise arménienne et l’Eglise copte. Au sein du monde catholique lui-même, on retrouve bien des groupes avec des rites différents du latin, comme l’Eglise grecque-melkite.
Les Lieux saints chrétiens, un signe fondamental de la foi
«Jérusalem et les Lieux saints chrétiens restent jusqu’à ce jour un signe fondamental de la foi, le témoignage de la vie, mort et résurrection de Jésus, qui en cet endroit précis, réellement se sont accomplis, insiste-t-il. Tous les chrétiens, même les plus éloignés, se tournent vers la Terre Sainte pour trouver dans ces signes leurs racines et le vrai sens de leur mission dans le monde».
En Terre Sainte, «vous pouvez lire la vie de Jésus, l’école de l’Evangile. Ici vous pouvez apprendre à regarder, écouter, méditer, profiter du silence et saisir le sens profond et mystérieux de son passage. L’environnement qui entoure son séjour parmi nous nous renvoie à des lieux, des costumes, des couleurs, des parfums; les mêmes que Jésus a connus quand il s’est révélé au monde».
En Terre Sainte, poursuit-il, «les chrétiens sont appelés à donner un haut témoignage de foi, à être une présence vivante (…), forces de proposition pour l’avenir, consciencieux dans leur conservation des lieux saints, qui sont les dépositaires de la tradition et de la mémoire de l’ensemble de la chrétienté».
Afin de préserver cette présence et si possible la renforcer, le Frère Pierbattista Pizzaballa invite les diocèses, paroisses et mouvements «à ne pas nous abandonner, voire même de travailler afin qu’un pèlerinage en Terre Sainte puisse être un témoignage de paix et de dialogue». (apic/custodie/be)