Les catholiques du Canada invités à s'opposer à l’euthanasie

Toronto, 27.07.2015 (cath.ch-apic) Dans une lettre pastorale publiée à la mi-juillet, les évêques de la Saskatchewan ont invité les catholiques de cette province centrale du Canada à s’opposer à l’euthanasie.

Ils leur demandent de faire entendre leur voix dans la défense de la vie et de la dignité humaine pour tous, notamment pour les plus vulnérables.

La Cour suprême du Canada a autorisé, le 6 février 2015, le suicide assisté, suscitant une vive réaction des évêques canadiens, qui ont d’emblée rappelé que «donner la mort afin de supprimer la douleur constitue un meurtre». Le parlement canadien a une année pour rédiger une nouvelle loi allant dans ce sens.

Un an pour rédiger une nouvelle loi permettant le suicide assisté

Dans leur lettre pastorale sur la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, les évêques encouragent les catholiques à suivre l’exhortation du pape Jean Paul II à ne pas avoir peur et à se tenir debout pour les plus vulnérables dans la société, rapporte «The Catholic Register», l’hebdomadaire catholique de l’archidiocèse de Toronto.

Les catholiques sont appelés par les évêques à soutenir les catholiques prodiguant des soins de santé catholiques «quand ils se lèvent pour leur foi face à l’évolution des circonstances et aux nouvelles exigences» et font pression pour l’amélioration de l’accès aux soins palliatifs, «offrant de réels choix qui réduisent la souffrance plutôt que mettre fin à la vie».

Pour une législation «aussi restrictive que possible»

Les évêques exhortent le gouvernement fédéral à «prendre tout le temps nécessaire pour procéder à des consultations approfondies afin de veiller à ce que la nouvelle législation sur le suicide médicalement assisté soit aussi restrictive que possible».

La lettre pastorale indique qu’au lieu de hâter la mort des Canadiens qui sont malades ou mourants, «nous devons les soutenir avec des soins palliatifs de haute qualité, qui offrent une expérience de guérison holistique pour eux et leurs familles».

Objection de conscience

Les évêques appellent les catholiques à prendre part à la consultation publique de l’Ordre des médecins et chirurgiens de la Saskatchewan sur sa nouvelle politique de l’objection de conscience. La date limite pour les commentaires est le 7 août 2015. Les provinces canadiennes ont jusqu’en février 2016 pour modifier leurs lois, tandis que nombre de médecins réclament le droit de refuser de participer à des activités qu’ils jugent contraires à leurs valeurs morales, éthiques ou religieuses.

Aider un patient en fin de vie à mourir n’est plus criminel au Canada, mais sous certaines conditions bien précises. Le jugement de la Cour suprême du Canada du 6 février dernier porte sur le cas d’adultes considérés comme capables au sens de la loi, qui donnent clairement leur consentement et qui souffrent de manière persistante et intolérable à cause d’un problème de santé irrémédiable.

La lettre pastorale est signée par Mgr Daniel Bohan, archevêque de Regina, Mgr Donald Bolen, de Saskatoon, Mgr Murray Chatlain, de Keewatin-Le Pas, Mgr Albert Thévenot, de Prince Albert et l’évêque éparchial ukrainien de Saskatoon, Mgr Bryan Bayda. La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) estime pour sa part qu’aider une personne à se suicider «n’est ni un acte de justice ou de miséricorde, ni un soin palliatif». La CECC et d’avis qu’il faut plutôt privilégier les soins palliatifs. (apic/catholicregister/com/be)

 

 

Canada Donald Bolen, évêque de Saskatoon (Photo Michael Swan)
27 juillet 2015 | 11:57
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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