Face aux défis sociaux-culturels en Amérique latine, Le pape appelle à bannir toute répression
Quito, 08.07.2015 (cath.ch-apic) Face aux «changements sociaux et culturels» de l’Amérique latine, le pape François a appelé autorités politiques et civiles du continent à rechercher «l’inclusion» et à bannir toute «répression». Le 7 juillet 2015, au cours d’une rencontre avec des représentants de la société civile à l’église Saint-François de Quito (Equateur), le pape a aussi invité au dialogue avec les groupes indigènes et les afro-équatoriens, évoquant des maladresses et violations dans l’histoire équatorienne.
«Comme beaucoup de peuples latino-américains, l’Équateur expérimente aujourd’hui de profonds changements sociaux et culturels». Le pape a cité pêle-mêle la migration, la concentration urbaine, le manque de travail et les poches de pauvreté. Face à ces nombreux défis, a recommandé le chef de l’Eglise catholique, «les normes et les lois, ainsi que les projets de la communauté civile, doivent rechercher l’inclusion, et ainsi abandonner comme un douloureux souvenir toute forme de répression, le contrôle démesuré et la restriction des libertés». Une phrase vivement applaudie par l’assemblée réunie dans la somptueuse église baroque Saint-François.
Ces propos font référence aux épisodes de dictatures militaires vécus par de nombreux pays d’Amérique latine durant la seconde moitié du 20e siècle. L’expression «contrôle démesuré», par ailleurs, pourrait faire allusion à une loi sur les médias votée il y a deux ans par le président équatorien Rafael Correa, et contestée actuellement par l’opposition, qui l’accuse de «museler» la presse.
Eloge de la démocratie participative
Dans ce discours aux accents politiques, le pape a alors encouragé, sous des salves d’applaudissements, la «démocratie participative où chacune des forces sociales, les groupes indigènes, les afro-équatoriens, les femmes, les regroupements de citoyens seraient des protagonistes indispensables dans ce dialogue». Le pape François a ensuite comparé la richesse architecturale de l’église Saint-François avec la diversité culturelle et le métissage de l’Equateur : «Les murs, les cours intérieures et les cloîtres de ce lieu reposant sur des éléments de la culture Inca et Caranqui, la hardiesse de leurs différents styles combinés de manière remarquable, condensent un dialogue étendu». L’église de Saint-François constitue en effet l’un des lieux de référence historique des populations indigènes, en tant qu’ancien siège des commandements militaires Inca et Caranqui.
Maladresses et violations de l’histoire
Le pape a cependant tenu à évoquer, dans le même temps, les «erreurs de l’histoire équatorienne». «Il est certain que par le passé il y a eu des maladresses et des violations – : comment le nier!», s’est-il exclamé, avant d’affirmer que «l’aujourd’hui est plein de beauté et nous permet de regarder l’avenir avec beaucoup d’espérance». Auparavant, il avait écouté les témoignages de représentants de l’entreprenariat industriel et rural, ainsi que celui d’une vielle femme de 85 ans vêtue en habit traditionnel, représentant le peuple Montubio, métis autochtones issus de la zone rurale de la côte équatorienne. (cath.ch-apic/imedia/bl/ce)