La famille est une richesse sociale qui doit être renforcée, affirme le pape à Guayaquil
Guayaquil, 06.07.15 (cath.ch-apic) Devant une foule estimée à au moins un million de personnes rassemblée au Parc de Los Samanes à Guayaquil, plus grande ville d’Equateur, le pape François a célébré une grand-messe sur le thème de la famille, le 6 juillet 2015 à la mi-journée. Dans son homélie, le pape a affirmé que la famille était la plus grande richesse sociale que d’autres institutions ne pouvaient pas la remplacer, et qu’elle devait être aidée et renforcée. Il a invité les Equatoriens à prier pour le synode sur la famille d’octobre, afin que «même ce qui nous semble encore impur», Dieu puisse le transformer en miracle.
Commentant l’évangile du jour sur les noces de Cana, le pape a assuré que le vin était «signe de joie, d’amour, d’abondance» et regretté que de nombreux adolescents et jeunes perçoivent que dans leurs maisons depuis un moment il n’y a plus d’amour. «Combien de femmes seules et attristées se demandent quand l’amour s’en est allé, a-t-il poursuivi, combien de personnes âgées se sentent exclues de la fête de leurs familles, marginalisées». «Le manque de vin, a ajouté le pontife, peut aussi être l’effet du manque de travail, de maladies, de situations problématiques que nos familles traversent».
Face à ces difficultés, le pape a assuré que la famille était «l’hôpital le plus proche», mais aussi la première école des enfants, le groupe de référence indispensable des jeunes, la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées. La famille, a assuré le pape, constitue la grande ›richesse sociale’ que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée, pour ne jamais perdre le sens juste des services que la société prête aux citoyens. Une phrase largement applaudie par la foule. «Ces services ne sont pas une aumône, a-t-il insisté, mais une vraie ›dette sociale’ à l’endroit de l’institution familiale, qui apporte tant au bien commun de tous. Le meilleur des vins reste à venir pour chaque personne qui se risque à l’amour, a conclu le pape. Et il reste à venir même si tous les paramètres et statistiques disent le contraire».
Synode sur la famille
Le pape François a aussi rappelé la tenue du synode ordinaire des évêques sur la famille, en octobre prochain, peu avant le début de l’Année jubilaire de la Miséricorde, et invité les Equatoriens à prier à cette intention, «pour que même ce qui nous semble encore impur, nous scandalise ou nous effraie, Dieu – en le faisant passer par son heure – puisse le transformer en miracle». Des propos qui font penser à certains débats qui ont particulièrement agité le synode sur la famille d’octobre 2014, concernant les divorcés remariés ou encore l’accueil des homosexuels dans l’Eglise. Toutefois, a affirmé le père Lombardi à I.MEDIA, il ne s’agit pas de sur-interpréter les propos du pape ni de faire de rapprochement hâtif avec des situations particulière.
Plus d’un million de personnes participaient à cette première messe, dans la ville portuaire de Guayaquil, sur l’océan pacifique, parmi lesquels certains fidèles du Mexique, du Pérou et d’Argentine. Arrivé en papamobile, le pape avait été accueilli chaleureusement par la foule installée en plein soleil sur l’immense Parc de los Samanes. Malgré la chaleur et un fort taux d’humidité, ils l’ont acclamé en criant : «pour l’amour de Jésus-Christ, accueillons le pape François».
Divine miséricorde
Avant de célébrer la messe, le pape François s’était rendu au Sanctuaire de la Divine Miséricorde, pavillon de verre à l’architecture moderne, dont la construction fut achevée en 2013, où un cortège coloré et festif l’attendait. Dans le sanctuaire, le pape a béni une malade alitée et s’est recueilli quelques instants devant la Vierge Marie, avant d’effectuer un bref salut aux pèlerins. «Maintenant, je vais vous donner la bénédiction, mais je ne vous ferai rien payer, toutefois s’il vous plait, priez pour moi», a plaisanté le pape, arborant un large sourire.
Il s’agit de la deuxième visite d’un pape en Equateur, après celle de Jean-Paul II au début de l’année 1985. (apic/imedia/bl/mp)