Le gouvernement tunisien ordonne la fermeture des mosquées hors du contrôle de l’Etat
Tunis, 05.07.15 (cath.ch-apic) Toutes les mosquées hors du contrôle de l’Etat en Tunisie ont été fermées, au plus tard dimanche 5 juillet, a annoncé le chargé de mission auprès du ministre des Affaires religieuses, Slim Ben Cheikh.
Cette mesure, prise avec le ministère de l’Intérieur, entre dans le cadre d’une campagne destinée à mieux organiser les mosquées et à les placer sous le contrôle de l’Etat. Elle veut empêcher les discours takfiristes (obscurantistes) et éviter les dérives religieuses.
Lutte contre le terrorisme
Ben Cheikh, qui n’a pas précisé le nombre de mosquées qui ne sont pas contrôlées par l’Etat, a cependant appelé ses compatriotes «à bien comprendre l’immense portée de cette décision du gouvernement qui s’inscrit dans le cadre global de la lutte contre le terrorisme».
Une attaque terroriste contre des touristes, le 26 juin dernier, à Sousse, au centre-est du pays, a fait 38 morts et 36 blessés, essentiellement des touristes européens en provenance de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de France et de Belgique. Cet attentat, le plus sanglant de l’histoire de la Tunisie, a été revendiqué par Daech, l’organisation dite «Etat islamique».
D’où vient l’argent ?
Quelques heures après ces attaques, le Premier ministre tunisien Habib Essid avait annoncé une série de mesures visant à combattre le phénomène de la radicalisation islamique dans le pays. Parmi ces mesures, il avait cité «la fermeture des mosquées échappant au contrôle de l’Etat», soulignant que «quelques 80 mosquées diffusant des idées extrémistes seront fermées dans une semaine».
Ces mosquées propagent des messages visant à promouvoir le terrorisme, a encore accusé le chef du gouvernement tunisien. Habib Essid avait aussi annoncé une révision de la loi sur les associations, avec un contrôle par l’Etat, de l’aspect financier de leurs activités. WikiLeaks vient de publier des documents diplomatiques saoudiens piratés qui dévoilent les importantes sommes d’argent que le gouvernement de Riyad verse à l’étranger, notamment pour financer des écoles privées musulmanes. (apic/ibc/be)