Boko Haram punit les musulmans qui refusent leur violence
Abuja, 04.07.15 (cath.ch-apic) Près de 145 fidèles musulmans ont été assassinés depuis mercredi soir 1er juillet par Boko Haram dans plusieurs villages de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria.
Les terroristes islamistes punissent ainsi les communautés musulmanes qui refusent de leur prêter allégeance, souligne le Père Patrick Tor Alumuku, directeur des Communications sociales de l’archidiocèse d’Abuja, capitale du Nigeria.
«Boko Haram a décidé de les punir, parce que selon leur idéologie ou l’on est pour eux ou l’on est contre eux», poursuit le Père Patrick Tor Alumuku, pour qui ces terribles attentats contre des musulmans en prière «sont des signes de faiblesse et non pas de force».
Massacre au sortir de la prière musulmane
Le groupe terroriste, désormais affilié à Daech, l’Etat islamique, a déclenché une vague d’attaque contre des villages qui a fait quelque 200 morts. «L’attaque la plus féroce a eu lieu dans le village de Kukawa, non loin du lac Tchad. Selon ce qu’indiquent les témoins, une cinquantaine d’hommes ont ouvert le feu sur les fidèles réunis en prière dans une mosquée du village, en plein ramadan. Les morts sont au nombre de 97, parmi lesquels des femmes et des enfants», rapporte l’agence d’information vaticane Fides.
La veille, des membres de la secte islamiste avaient massacré 48 hommes à la fin de la prière musulmane du soir dans deux villages proches de la ville de Monguno, qui avait été reprise par l’armée des mains du groupe terroriste.
Le président Muhammadu Buhari semble décidé à vaincre Boko Haram
«Le nouveau président nigerian Muhammadu Buhari, musulman fervent, est décidé à vaincre Boko Haram. Muhammadu Buhari semble plus déterminé que son prédécesseur, qui était un chrétien, à combattre Boko Haram», souligne le Père Tor Alumuku. «Les mesures adoptées par le chef de l’Etat ont mis en sérieuses difficultés la secte islamiste. Par exemple, le transfert du commandement des opérations militaires contre Boko Haram de la capitale fédérale, Abuja, à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, le fief de la secte, est considéré par Boko Haram comme un défi inacceptable».
«Tout cela – poursuit le prêtre – met actuellement en difficulté Boko Haram, d’autant plus qu’au sein de la communauté musulmane se lèvent actuellement différentes voix qui dénoncent les atrocités commises par les islamistes». (apic/fides/be)