Le président de la Ligue chaldéenne est un chaldéen irakien émigré en Suisse
Erbil, 04.07-15 (cath.ch-apic) Safah Sabah Hindi, un chrétien chaldéen irakien émigré en Suisse, a été élu président de la Ligue chaldéenne, un organisme dont la création a été voulue par le patriarche de Babylone des Chaldéens à Bagdad, Louis Raphaël Ier Sako.
La fondation a eu lieu au cours d’une conférence tenue à Erbil, au Kurdistan d’Irak, du 1er au 3 juillet 2015.
La Ligue chaldéenne veut soutenir les intérêts sociaux, culturels et politiques des chrétiens chaldéens, dispersés partout dans le monde, «sans que la revendication de tels droits devienne l’apanage exclusif d’aucun parti politique». Elle a pour but premier de préserver l’identité chaldéenne, présentée comme facteur primordial de civilisation de la région mésopotamienne.
Les chrétiens doivent rester sur les terres ancestrales
«Ce qui importe – soulignait le patriarche Sako en lançant l’idée de cette Ligue l’an dernier – est de vaincre la tentation du nationalisme aveugle et de la fragmentation, qui mettent actuellement le pays en crise. Nous ne devons pas imiter les groupes qui se referment sur eux-mêmes et luttent entre eux. En tant que chaldéens, nous voulons collaborer avec tous et être ouverts à tous».
Depuis plusieurs années, le patriarche Louis Raphaël Ier Sako demande aux chrétiens, particulièrement visés par les terroristes islamiques, de ne pas chercher refuge à l’étranger. Il demande aux pays occidentaux d’aider les chrétiens irakiens à demeurer sur leur terre natale, plutôt que d’investir en programmes d’assistance qui encouragent leur fuite. Cette politique occidentale accélère l’hémorragie des chrétiens d’Irak, déplore-t-il.
La conférence d’Erbil a eu lieu en présence de participants des communautés de la diaspora chaldéenne, ainsi que d’évêques chaldéens d’Irak, de Syrie – en particulier le jésuite Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep – et d’autres régions du monde. Le patriarche Sako revenait de Bruxelles, où il a participé le 1er juillet au Parlement européen à une demi-journée de discussions organisée par le groupe «Politique méditerranéenne et activités interculturelles» du PPE (Parti populaire européen).
Sensibiliser le public à la persécution des chrétiens dans le monde
Intitulée «La persécution des chrétiens dans le monde», cette conférence avait pour but de sensibiliser l’opinion publique à l’échelle européenne sur ce thème et de faire le point sur la proposition d’adoption par le Parlement européen d’une résolution relative à ce phénomène dramatique qui prend de l’ampleur.
Cette proposition de résolution a été présentée au mois d’avril dernier, après le massacre d’étudiants, en majorité chrétiens, sur le campus de l’Université de Garissa, au Kenya, par les «shebabs» somaliens. 152 personnes avait été tuées dans cette attaque terroriste survenue le 2 avril dernier.
Un climat «persécutoire» visant les minorités
Le patriarche Louis Raphaël Ier Sako était accompagné à Bruxelles par le patriarche d’Antioche des Syriaques Ignace Youssef III Younan, le Père Bernardo Cervellera, directeur de l’agence de presse catholique Asianews, Mgr Jean-Benjamin Sleiman, archevêque latin de Bagdad. Ce dernier, interrogé par Radio Vatican, relève qu’il y a dans la région «un climat ‘persécutoire’ qui vient de la culture, d’une instabilité politique, d’une violence atavique, je dirais, qui n’a jamais été vraiment régulée, contrôlée. Il ne faut pas oublier que ces sociétés, en général, sont des sociétés brimées, frustrées, et il y donc un climat qui peut devenir un climat persécutoire pour l’autre».
Mgr Jean-Benjamin Sleiman affirme que l’espoir de tous les Irakiens est que l’Etat arrive à endiguer l’invasion de Daech, l’Etat islamique, qui bénéficie de soutiens puissants qui «lui prêtent assistance, le financent et le manipulent, et cela, les parlementaires de l’Union européenne devraient en fait le savoir». L’archevêque latin de Bagdad souhaite que s’instaure une meilleure entente entre les protagonistes irakiens majeurs, sunnites, chiites et kurdes. «Ce n’est pas toujours facile, et c’est clair que l’invasion de l’Etat islamique a perturbé tout et tous…» JB
Encadré
Il y a un an, l’épuration des chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive
Le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako est présent samedi 4 juillet 2015 pour un temps de prière est organisé à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour commémorer le 1er anniversaire de l’épuration des chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive par Daech, l’Etat islamique. La cérémonie a lieu en présence du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et de Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, une association placée sous la protection de l’archevêque de Paris qui se consacre au soutien des chrétiens d’Orient. (apic/fides/be)