La place Saint-Pierre | © wikimiwdiacommons/diliff/CC BY-SA 3.0
Vatican

Devant les charismatiques, le pape dit que «dans l’Eglise, il n’y a pas de leaders à vie»

Rome, 04.07.15 (cath.ch-apic) «Dans l’Eglise, il n’y a pas de leaders à vie, cela se passe seulement dans certains pays où il y a la dictature», a lancé le pape François devant des milliers de charismatiques italiens.

S’adressant à une audience colorée, le 3 juillet 2015, place Saint-Pierre, le chef de l’Eglise catholique a insisté sur «l’œcuménisme du sang», soutenant que «ceux qui haïssent le Christ» ne demandent pas à un chrétien à quelle confession il appartient avant de le décapiter.

«Il est bon que tous les services dans l’Eglise aient une échéance», a ainsi soutenu le pontife de 78 ans, élu après la démission de Benoît XVI (2005-2013) et qui n’exclut pas, lui non plus, de renoncer un jour au pontificat. Le pape François mettait en garde les responsables de mouvements d’Eglise devant la tentation de se croire «indispensables», avec le risque de glisser dans l’autoritarisme.

«La porte d’entrée du mal est le portefeuille»

Nul n’est irremplaçable dans l’Eglise», a asséné le pape, à part «l’Esprit Saint et le Seigneur». «Le risque est que la communauté deviennent une ONG, et les leaders des paons», a-t-il mis en garde. «Le Malin fait passer l’homme de ‘serviteur’ à ‘patron’, pousse celui qui commande vers l’autoritarisme, vers les tentations et ne laisse pas vivre les communautés renouvelées dans l’Esprit Saint». Il le pousse aussi vers les affaires, «car la porte d’entrée du mal est le portefeuille».

Lors de cette rencontre particulièrement festive, marquée par une forte chaleur puis par une véritable douche de pluie, selon ses propres mots, le pontife a maintes fois qualifié le mouvement charismatique de «courant de grâce». Il a exhorté les charismatiques à favoriser l’unité dans la diversité, à entretenir «un lien fraternel et direct avec l’évêque diocésain», ainsi qu’à travailler avec les autres chrétiens auprès des pauvres et ceux qui sont dans le besoin.

Œcuménisme du sang

En présence de nombreux représentants protestants et orthodoxes, le pape François a alors salué le travail des charismatiques pour favoriser l’unité des chrétiens, assurant qu’ils avaient «une grâce spéciale» dans ce domaine. Il a aussi soutenu que «les divisions sont un contre-témoignage».

Puis, le pape François est revenu une nouvelle fois avec force sur «l’œcuménisme du sang» qui unit les martyrs chrétiens. «Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie ?», a-t-il lancé. Evoquant sans les nommer les assassins qui se réclament de l’islam, il a alors déclaré: «Nous savons que, lorsqu’ils tuent un chrétien, ceux qui haïssent Jésus-Christ ne lui demandent pas: ›Tu es luthérien ? Tu es orthodoxe ? Tu es évangéliste ? Tu es baptiste ? Tu es méthodiste ? Tu es chrétien !… ils lui coupent la tête».

«Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie ?»

Les exemples sont nombreux, des martyrs ougandais canonisés par Paul VI, tués aussi «avec des catéchistes anglicans», aux 21 coptes égyptiens égorgés par les djihadistes de l’Etat islamique en février dernier sur les rives de la mer Méditerranée. «Tous sont nos martyrs, car ils ont donné leur sang pour le Christ», a affirmé le pape.

«Ceux qui haïssent Jésus-Christ, guidés par le Malin, ne se trompent pas, a-t-il résumé, ils savent et pour cela ils tuent sans poser de question». (apic/imedia/ami/radvat/be)

 

La place Saint-Pierre | © wikimiwdiacommons/diliff/CC BY-SA 3.0
4 juillet 2015 | 09:14
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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