Vatican-Etat de Palestine: un accord «historique»
Rome, 26 juin 2015 (Apic) Le Saint-Siège et la Palestine ont signé, le 26 juin 2015, au Vatican l’accord global qui avait été conclu entre les deux parties le 13 mai 2015. Le Saint-Siège a souhaité qu’il serve d’exemple en matière de liberté religieuse pour d’autres pays arabes à majorité musulmane. Pour la première fois, avec cet accord jugé «historique», le Saint-Siège reconnaît «l’Etat de Palestine».
Le Saint-Siège n’a pas publié les termes précis de cet accord – de 32 articles – discuté depuis une quinzaine d’années, mais un article de «L’Osservatore Romano» fournit quelques points clés contenus dans le préambule, comme «l’autodétermination du peuple palestinien», l’objectif de la «two state solution», ou encore «la signification non seulement symbolique de Jérusalem» ainsi que «son caractère sacré pour les juifs, les chrétiens et les musulmans».
Un accord «historique»
En discussion depuis l’an 2000, l’accord a été signé au Vatican par Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, et Riad al-Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères. Qualifié «d’accord historique», par le ministre palestinien, cet accord est «un encouragement pour mettre définitivement fin au vieux conflit israélo-palestinien», a jugé pour sa part Mgr Gallagher. «Dans le contexte complexe du Moyen-Orient où les chrétiens ont souffert jusqu’à être persécutés dans certains pays, a déclaré ce dernier, cet accord offre un bon exemple de dialogue et de collaboration». «Je souhaite, a encore affirmé Mgr Gallagher, qu’il puisse servir de modèle pour d’autres pays arabes et à majorité musulmane».
Liberté religieuse
De fait, le deuxième chapitre de l’accord traite de la question de la liberté de religion et de conscience dans toutes ses dimensions : les effets civils du mariage canonique selon les différents rites, le respect des jours fériés, le droit des chrétiens qui travaillent dans les services publics de répondre à l’obligation de la messe festive, l’assistance religieuse aux forces armées et aux détenus, le droit des parents de donner à leurs enfants une éducation religieuse et morale. L’accord évoque aussi la reconnaissance de «l’objection de conscience», compatible avec le droit à la liberté de conscience, de croyance et de religion.
Une initiative «hâtive» selon Israël
En Israël, la réaction n’a pas tardé face à la reconnaissance explicite par le Saint-Siège de «l’Etat de Palestine». Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussitôt dénoncé une «initiative hâtive qui compromet les chances d’avancer vers un accord de paix». Alors que la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le Saint-Siège apparaît pour la première fois dans un document officiel, la diplomatie pontificale avait déjà donné des signes en ce sens, dès novembre 2012, lorsque l’Autorité palestinienne était devenue «Etat observateur non membre» aux Nations unies. (apic/imedia/bh)