Soudan du Sud: L'Eglise appelle les humanitaires à ne pas quitter le pays
Juba, 23 juin 2015 (Apic) Mgr Mark Opere Omol, porte-parole du diocèse de Torit, au Soudan du Sud, a supplié les rares organisations humanitaires encore dans le pays à ne pas le quitter, afin d’aider les populations civiles, victimes du conflit. Il est nécessaire d’aider de façon urgente les personnes déplacées, dans diverses parties du pays, a-t-il souligné au Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA).
Selon les estimations de l’ONU, près de 4,6 millions de personnes sont menacées de famine au Soudan du Sud du fait du conflit qui oppose le président Salava Kiir et son ancien vice-président, Riek Machar. Pour le Père Omol, il est nécessaire que la communauté internationale intervienne avec force, pour mettre fin à cette guerre fratricide. «Les deux dirigeants, a-t-il ajouté, doivent parvenir à un compromis, et signer un accord de paix, s’ils ont vraiment à cœur le bien du pays».
Provocations du pouvoir
En octobre 2014, le gouvernement du Soudan du Sud a publié un arrêté ministériel interdisant aux étrangers, y compris aux travailleurs humanitaires, d’exercer dans le pays. Signée par le ministre du Travail, Ngor Kolong, cette décision a été publiée dans les journaux locaux et envoyée directement aux ONG. Ces dernières, mais aussi les entreprises privées étrangères et les hôtels ont été tenus de notifier à tous les étrangers qui travaillent pour eux de cesser leurs activités à partir du 15 octobre 2014.
Le gouvernement a justifié cette mesure, par son souci de «protéger les droits et intérêts du peuple». Il est revenu plus tard sur sa décision, après des violentes critiques des pays voisins. Le 29 mai dernier, les autorités du Soudan du Sud ont expulsé Toby Lanzer, représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies. Cette expulsion a suscité l’indignation générale et a été condamnée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. (apic/ibc/cisa/rz)