A Turin, le pape demande aux jeunes de vivre un amour chaste

Turin 22 juin 2015 (Apic) Rencontrant des milliers de jeunes à l’issue d’une première journée chargée à Turin, le 21 juin 2015, le pape François leur a demandé de faire l’effort de vivre l’amour chastement, même si ce mot est impopulaire. Répondant spontanément à trois questions posées par des jeunes, sur la Piazza Vittorio Veneto, où avait eu lieu la messe dominicale quelques heures plus tôt, le pape a également encouragé ses jeunes auditeurs à aller à contre-courant.

«Je ne veux pas faire le moraliste, a ainsi prévenu le pape devant la foule des jeunes, amassée en fin d’après-midi sur la grande place de Turin, mais je voudrais dire un mot qui ne plaît pas, qui est impopulaire. Le pape aussi parfois doit savoir prendre des risques pour dire la vérité». Et le pontife de demander aux jeunes de faire l’effort de vivre l’amour chastement, même si cela n’est pas facile. L’amour est chaste, a-t-il insisté avant d’ajouter, il n’utilise pas les personnes.

Devant la foule l’applaudissant à tout rompre, le pape François a ainsi prôné un amour dans le respect des personnes. Critiquant l’amour hédoniste et la culture du plaisir, le pape a vanté au contraire un amour concret, au service des autres. L’amour se donne, a-t-il rappelé.

Une guerre mondiale par morceaux

Répondant à une question d’une jeune fille sur son manque de confiance dans la vie, le pape a alors évoqué divers événements de l’histoire et notamment la grande tragédie du massacre des Arméniens au début du 20e siècle – sans toutefois utiliser le terme de génocide -. A propos de la Shoah, comme il l’avait déjà assuré un an plus tôt dans une interview, le pape a souligné que les grandes puissances avaient eu à l’époque les photos des lignes de chemin de fer qui menaient aux camps, où étaient assassinés entre autres les juifs, les chrétiens ou encore les homosexuels. «Pourquoi n’ont-elles pas bombardé ces lignes ?», s’est alors interrogé le pontife, dénonçant les intérêts des grandes puissances.

Après avoir évoqué une nouvelle fois la guerre mondiale actuelle, par morceaux, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, le pape a souhaité encourager les jeunes en citant le bienheureux Piémontais Pier Giorgio Frassati (1901-1925). Il a ainsi lancé : «si vous voulez faire quelque chose de bon dans la vie, vivez vraiment, ne vivotez pas !». Et le pape d’appeler les jeunes à aller à contre-courant et à être courageux et créatifs.

Un péché social

En privé, le pape avait rencontré auparavant des malades et des personnes handicapées à l’Eglise du Cottolengo, liée à l’institution catholique de la «Petite maison de la divine providence». Le pape a à nouveau fustigé la culture du rejet, conséquence d’une crise anthropologique qui ne met plus l’homme au centre. Parmi les victimes de ce rejet, le pape a mentionné particulièrement les personnes âgées accueillies en nombre dans l’institution. «Leur longévité n’est pas toujours vue comme un don de Dieu mais parfois comme un poids difficile à soutenir», a-t-il regretté, proposant de développer des ‘anti-corps’ contre cette mentalité. Car c’est un grave péché social, a-t-il encore assuré.

«Chers malades, leur a-t-il assuré, vous êtes des membres précieux de l ‘Eglise». D’après les chiffres officiels de l’ostension, quelque 30 000 malades ont fait le déplacement durant l’ostension du Saint-Suaire qui a débuté le 19 avril dernier et prendra fin le 24 juin. (apic/imedia/lf/mp)

 

Le pape François.
22 juin 2015 | 09:52
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Amour (41), chasteté (2), Turin (27), Voyages du pape (545)
Partagez!