Les sujets religieux ne sont plus traités que de manière marginale dans les médias, déplore l'ACSP

Soleure, 14 juin 2015 (Apic) Depuis la disparition quasi-complète de la presse catholique historique, issue du «Kulturkampf» au XIXe siècle, les thèmes relatifs aux religions et à la vie de l’Eglise, à l’exception de quelques journaux, ne sont plus traités que de manière marginale dans les médias actuels, a relevé le 12 juin Markus Vögtlin, président de l’Association catholique suisse pour la presse (ACSP).

L’ACSP, une association à la longue tradition de promotion de la presse catholique, permet que les thèmes religieux  soient traités de manière approfondie dans les médias séculiers. Elle tenait son assemblée générale annuelle le vendredi 12 juin dans les locaux de la paroisse St-Ours à Soleure.

L’an dernier, l’association a perdu à Fribourg l’administration de l’agence de presse internationale catholique Apic-Kipa, qui a été dissoute pour être intégrée à d’autres médias catholiques dans les différentes régions linguistiques. Ce qui a eu pour conséquence la restructuration de son bureau. Markus Vögtlin a relevé qu’à de très rares exceptions, il n’existe plus de journaux catholiques en tant que tels, et ceux qui restent sont devenus des médias d’Eglise.

«Le monde a ses médias, le chrétien a ses médias, et souvent ceux-ci se sont ‘ecclésialisés’ et sont destinés à un public convaincu proche de l’Eglise. Avec sa page hebdomadaire ‘Christ und Welt’, publiée par le groupe de la Neue Luzerner Zeitung, notre association souhaite apporter sa modeste contribution à ce que les frontières redeviennent plus poreuses et à ce que les chrétiens et le monde ne restent pas chacun pour soi», a insisté le président de l’ACSP.

Comptes équilibrés, rapide vieillissement des membres

A noter que l’exercice 2014 boucle avec un léger bénéfice de CHF 308.– (sur un total de charges de CHF 203’098.–). L’effet de l’augmentation de la cotisation annuelle des membres, passée de CHF 40.– à CHF 50.– , s’était fait sentir pour la première fois sur les comptes 2013. Mais cet apport supplémentaire ne va pas compenser la perte de membres. En effet, les produits budgétés pour 2014 étaient de CHF 37’000.–, mais les rentrées n’ont été que de CHF 35’875.–, contre CHF 38’130.– pour l’exercice 2013.

S’il souligne «l’énorme fidélité de nos membres, qui nous quittent souvent seulement en cas de décès ou quand ils entrent dans un EMS», Melchior Etlin, administrateur de l’ACSP, souligne que depuis des années, la base de l’association se rétrécit. «Actuellement, nous avons encore 750 membres cotisants, contre 1’250 en 2008 par exemple, et le renouvellement est difficile. Pensons qu’ils étaient encore 12’000 dans les années 1950-1960…» «Le monde a changé, il faut adapter notre stratégie», conclut Markus Vögtlin.

Dans la partie thématique de la journée, Urban Fink-Wagner, rédacteur en chef de la Schweizerische Kirchenzeitung, a relevé que depuis la Réforme, l’Eglise catholique en Suisse a été le plus souvent sur la défensive. Si elle ne doit pas entrer dans la politique partisane, elle doit cependant oser s’impliquer dans le débat politique, par exemple sur les sujets socio-éthiques, à partir de ses propres valeurs. L’historien et théologien soleurois a ensuite proposé une visite guidée dans la cathédrale St-Ours de style néo-classique en «marbre de Soleure», la pierre calcaire du Jura. Jusqu’à la Réforme, l’évêque de Bâle résidait dans la ville de Bâle. En 1528, la ville de Porrentruy fut choisie comme lieu de résidence de l’évêque et le restera jusqu’en 1828, date à laquelle la ville de Soleure devint le siège officiel du diocèse. (apic/be)

 

 

Urban Fink, ancien rédacteur en chef de la Schweizerische Kirchenzeitung | © Jacques Berset
14 juin 2015 | 10:40
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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