La population de Bosnie-Herzégovine est très diversifiée (Photo: Andreas Lehner/Flickr/CC BY 2.0)
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La Bosnie-Herzégovine, patchwork de territoires, d’ethnies et de religions   

Sarajevo, 3 juin 2015 (Apic) La Bosnie-Herzégovine, que le pape François visite le 6 juin 2015 en se rendant à Sarajevo, est un lieu de vives tensions communautaires. Situé dans les Balkans, existant en tant que tel depuis 1992, le pays a connu une histoire mouvementée. Entre occupations, déplacements de populations, rivalités ethniques et religieuses, la Bosnie-Herzégovine peine à trouver un équilibre.

Depuis l’Antiquité, le territoire de la Bosnie-Herzégovine a successivement été sous domination illyrienne, slave, ottomane, autrichienne ou encore yougoslave, rassemblant des populations majoritairement serbes, bosniaques et croates. Suite à la dislocation de la Yougoslavie, et aux proclamations des indépendances respectives de la Slovénie et de la Croatie, en 1991, l’Armée populaire yougoslave (JNA), sous commandement serbe, entame un conflit dans ces pays. Afin de rester neutre, la Bosnie-Herzégovine se proclame indépendante en mars 1992 par referendum, contentant principalement les Bosniaques et les Croates, contre l’avis des Serbes qui prônaient la fédération yougoslave. C’est alors le début d’une guerre de plus de trois ans, terriblement violente, de 1992 à 1995.

Un pays divisé

Lors des Accords de Dayton, signés à Paris le 14 décembre 1995 pour mettre fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine, le pays est scindé en deux parties distinctes mais non indépendantes: la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (52% du territoire, majoritairement croate et bosniaque) et la République serbe de Bosnie (48% du territoire, majoritairement serbe). En 1999, le district de Brčko, minuscule enclave stratégique au Nord du territoire, est déclarée neutre pour trancher les revendications des deux entités, et mise sous tutelle des Nations unies. Le pays est par ailleurs gouverné par une présidence tripartite collégiale.

Suite aux exactions, aux déplacements de personnes, aux modifications des frontières, la composition de la population a varié au cours des dernières années. Comme dans toute la région des Balkans, parler de ›nationalité’ n’a de sens que par l’appartenance à une communauté confessionnelle et historique.

Le pays se partage donc majoritairement entre les Bosniaques, musulmans sunnites qui représentent 44 % de la population, 31% de Serbes, chrétiens orthodoxes, et les 17% de Croates, chrétiens catholiques, bien moins nombreux qu’avant le conflit.(apic/imedia/cd/rz)

La population de Bosnie-Herzégovine est très diversifiée
3 juin 2015 | 17:30
par Raphaël Zbinden
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