Le patrimoine religieux canadien en péril
Ottawa, 1er juin 2015 (Apic) Quatre édifices religieux du Canada, dont deux églises, figurent parmi la liste des dix sites patrimoniaux les plus menacés du pays. Ce palmarès, publié par ‘Héritage Canada’, identifie des lieux «menacés par suite de négligence, de manque de fonds, d’aménagement inadéquat et de faiblesses de la législation».
Héritage Canada, association nationale de défense du patrimoine, retient le cas de l’église Notre-Dame-de l’Assomption, à Windsor, en Ontario, rapporte le site d’information catholique Proximo. Ce bâtiment datant de 1842 dessert la plus ancienne paroisse catholique de l’Ontario.
«Selon les estimations, il faudrait de 10 à 15 millions de dollars pour effectuer des travaux nécessaires à la structure et à ses installations électrique et mécanique, pour préserver l’immeuble et assurer la sécurité des personnes», détaille Héritage Canada, qui regrette que le diocèse de London ait décidé de la fermer en novembre 2014. Un plan de rénovation en sept étapes a été élaboré, mais il ne pourra être mis en œuvre que lorsque 70% du financement auront été rassemblés.
Menaces de démolition
La seconde église identifiée dans le palmarès est située à Sackville, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Ce lieu de culte de 1875, aujourd’hui rattaché à l’Église Unie du Canada, fait partie des édifices emblématiques de la localité. Faute d’argent, l’église a été vendue à un promoteur qui, en août dernier, n’ayant pu trouver un projet de conversion adéquat, a obtenu un permis de démolition conditionnel à la sauvegarde des vitraux. Les associations du patrimoine ont contesté ce permis.
Toujours dans l’est du Canada, sur l’Île-du-Prince-Édouard, Héritage Canada attire l’attention sur le cas du Centre de spiritualité Belcourt, à Rustico. Cet ancien couvent, dont les origines remontent à 1882, «est un symbole important pour les Acadiens», précise-t-on. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame y ont enseigné en français aux Acadiens pendant plus de 80 ans. Le diocèse catholique de Charlottetown l’a racheté en 1977. L’organisme décrit un dialogue de sourds entre le diocèse et les citoyens sur cet enjeu, et s’inquiète d’une démolition qui «paraît imminente».
L’Hôpital de la Miséricorde à Montréal est également retenu par Héritage Canada. Les Sœurs de la Miséricorde se servaient à l’origine de ce lieu comme maternité pour les mères célibataires, avant qu’il ne devienne l’Hôpital de la Miséricorde. «Ce vaste couvent et complexe hospitalier construit entre 1853 et 1940 rappelle le rôle essentiel que jouaient les congrégations religieuses à Montréal au XIXe siècle», précise Héritage Canada, pour qui ce lieu qui ne sert plus continue de se dégrader. (apic/proximo/mp)