L'Eglise catholique veut désormais appliquer la tolérance zéro face aux abus sexuels | © Andrea Krogmann
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Un religieux français condamné à 8 ans de prison pour agressions sexuelles

Chalon-sur Saône, 1er juin 2015 (Apic) Le Frère Jean-Dominique Lefèvre, membre de la Communauté Saint-Jean a été condamné le 28 mai 2015 à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles commis sur plusieurs fillettes entre 1990 et 1999 en France et en Roumanie. La communauté a redit sa consternation et sa tristesse.

Jean-Dominique Lefèvre, 66 ans, comparaissait depuis le 21 mai devant la Cour d’assise de Chalon-sur-Saône, en Bourgogne. Le religieux de la Communauté Saint-Jean, dont les membres sont appelés familièrement ‘petits gris’, était accusé de viols et d’attouchements sexuels sur six victimes dont cinq mineures entre 1990 et 1999. Il a été acquitté des faits de viol à l’encontre d’une femme âgée de 33 ans au moment des faits, qui s’est depuis suicidée. Mais il a été reconnu coupable de viols sur une petite Roumaine alors âgée de 11 ans, qui vivait dans la rue à Bucarest, où le religieux avait été envoyé entre 1992 et 1996. Il a également été condamné pour agressions sexuelles sur quatre fillettes, âgées de 7 à 8 ans, qui se sont produits en France. Le procureur avait requis une peine de quatorze ans de prison.

La communauté Saint-Jean pointée du doigt

Au cours du procès, la responsabilité de la Communauté Saint-Jean, qui connaissait au moins en partie les tendances pédophiles et les agissements du religieux, a été pointé du doigt. Elle s’est en effet contentée de l’éloigner sans le dénoncer aux autorités civiles. «Je n’ai pas dissuadé la famille de porter plainte, mais je ne me sentais pas non plus dans mon rôle de l’inciter à le faire», a ainsi regretté à la barre le Père François Falcon de Longevialle, ancien supérieur du religieux. «Il y a eu de notre part un excès de discrétion. Aujourd’hui on ferait différemment, on inciterait le frère à se dénoncer à la justice ou on le ferait à sa place», a-t-il encore assuré.

La Communauté Saint-Jean a publié un communiqué à la suite de l’énoncé du verdict. «Durant le procès, nous avons pu entendre la souffrance et la colère des victimes et de leurs familles, vis-à-vis de Jean-Dominique Lefèvre et vis-à-vis de la communauté, écrivent les frères de Saint-Jean. Nous redisons notre consternation et notre tristesse qu’un membre de la communauté ait abusé sexuellement des personnes et les ait blessées gravement. Nous condamnons ces comportements odieux.» Les religieux déplorent également «les manquements et les dysfonctionnements de la communauté qui ont ponctué la période des faits et pour lesquels nous demandons sincèrement pardon».

La communauté indique en outre que le jugement civil ayant été prononcé, la procédure canonique pour l’exclusion définitive de Jean-Dominique Lefèvre de la vie religieuse pourra être engagée au Vatican.

Jean-Dominique Lefèvre, qui a été incarcéré, doit encore comparaître le 2 juin devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, cette fois encore pour des faits d’agression sexuelle sur une mineure, commis en 1991. (apic/ag/mp)

L'Eglise catholique veut désormais appliquer la tolérance zéro face aux abus sexuels | © Andrea Krogmann
1 juin 2015 | 10:55
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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