Le 'oui' irlandais au mariage homosexuel est «une défaite pour l’humanité», estime le cardinal Parolin
Rome/Dublin, 27 mai 2015 (Apic) L’approbation du mariage homosexuel par référendum en Irlande n’est pas seulement «une défaite des principes chrétiens, mais une défaite pour l’humanité», a soutenu le 26 mai 2015 le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. En marge d’une conférence à Rome, ont rapporté les médias italiens, le ›numéro deux’ du Vatican a également assuré que le dialogue avec la France sur l’agrément de son candidat au poste d’ambassadeur près le Saint-Siège, Laurent Stefanini, demeurait «encore ouvert», sans plus de précisions.
Quatre jours après l’adoption du mariage homosexuel en Irlande, le cardinal Parolin s’est dit «très triste de ce résultat», jugeant avant tout que l’Eglise devait renforcer son évangélisation. «On peut parler non seulement d’une défaite des principes chrétiens, a-t-il confié, mais aussi d’une défaite pour l’humanité».
Le cardinal Pietro Parolin, interpellé sur les travaux du prochain Synode des évêques, a ajouté que «la famille reste au centre» et que l’Eglise doit «tout faire pour la défendre, la protéger et la promouvoir» car elle est l’avenir de l’humanité. «Attaquer la famille, a-t-il justifié, serait comme ôter la base de l’édifice de l’avenir».
Quid du prochain Ambassadeur de France?
Le plus proche collaborateur du pape a aussi répondu à une question des journalistes sur la demande d’agrément de la France, restée sans réponse pour l’accréditation au Saint-Siège d’un nouvel ambassadeur, en la personne du chef de protocole de l’Elysée, Laurent Stefanini. «Le dialogue est encore ouvert et nous espérons qu’il puisse se conclure de manière positive», a seulement affirmé le cardinal Parolin alors que le Saint-Siège n’a pas encore répondu à Paris, près de trois mois après le départ de l’ambassadeur précédent.
L’orientation sexuelle de Laurent Stefanini – homosexuel pourtant discret – serait en cause dans ce refus, selon plusieurs médias, mais aussi le manque de discrétion de la France sur cette candidature. Le Vatican pourrait aussi avoir voulu faire payer au gouvernement socialiste français l’adoption en 2013 du mariage homosexuel, indique l’Agence France Presse. Le diplomate, qui fut premier conseiller à l’ambassade de France près le Saint-Siège, entre 2001 à 2005, est cependant très apprécié dans la curie romaine. Le 17 avril dernier, le pape François avait rencontré le candidat français en toute discrétion au Vatican sans pour autant, visiblement, donner de réponse définitive à la demande d’agrément déposée par Paris.
Cette affaire pourrait connaître un nouveau développement avec le prochain déplacement en France du secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Le 3 juin, le cardinal Pietro Parolin participera à un colloque sur l’éducation au siège de l’UNESCO, à Paris, et pourrait avoir des entretiens bilatéraux en marge. (apic/imedia/ami/rz)