Les réfugiés centrafricains vivent dans des conditions précaires (Photo:European Commission DG Echo/Flickr/CC BY-ND 2.0)
Vatican

Centrafrique: le pape souligne le «rôle prophétique» de l’Eglise pour le retour de la paix 

Rome/Bangui, 15 mai 2015 (Apic) Le pape François a souligné, le 15 mai 2015, le «rôle prophétique irremplaçable» de l’Eglise catholique dans le processus de transition institutionnelle en cours en République centrafricaine. Dans un discours remis aux évêques centrafricains en visite Ad Limina, le pape a également encouragé l’engagement des laïcs en politique et fait part de sa proximité avec la population de ce pays en pleine crise politique.

Dans son message, le pape François évoque tout d’abord la «situation difficile et douloureuse» de la Centrafrique, qui traverse une crise politique et humanitaire majeure, après la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka, composée principalement de musulmans, en mars 2013, et l’émergence des milices chrétiennes anti-balaka. Dès lors, le pontife demande à la dizaine de prélats de transmettre «au peuple de Centrafrique tout entier» l’assurance de sa «proximité».

«Je sais, écrit le pape, les souffrances qu’il a vécues et qu’il vit encore, ainsi que les innombrables témoignages de foi et de fidélité que les chrétiens ont rendu au Christ ressuscité en de multiples occasions». Il dit alors sa reconnaissance pour le travail des chrétiens «en faveur des personnes victimes des violences et des réfugiés».

Initialement prévue cet été, l’élection présidentielle en Centrafrique devrait être retardée. Dans ce contexte, le pape François assure aux évêques qu’ils ont «à jouer, dans le processus de transition institutionnelle en cours, un rôle prophétique irremplaçable». Il les invite à rappeler et à témoigner «des valeurs fondamentales de justice, de vérité, de probité qui sont à la base de tout renouveau, en promouvant le dialogue et la cohabitation pacifique entre les membres des différentes religions et ethnies, favorisant ainsi la réconciliation et la cohésion sociale qui est une clé pour l’avenir».

Laïcs et familles

Appelés «à former la conscience des fidèles», les évêques possèdent une voix «écoutée et respectée de tous», assure le pape en demandant cependant aux prélats de tenir la place qui leur revient en «évitant d’entrer directement dans les querelles politiciennes». Pour autant, ils sont invités à former et encourager des laïcs «à s’engager dans le débat politique et à prendre des responsabilités».

Dans le contexte actuel, le pape souligne que les familles «sont les premières victimes des violences» et «sont trop souvent déstabilisées ou détruites en raison de l’éloignement d’un membre, d’un deuil, de la pauvreté, de discordes, de séparations». Pour cela, assure le pape, «il est capital que la famille soit protégée et défendue».

Le pape ira-t-il en Centrafrique?

Le pape François remercie par ailleurs les prêtres de Centrafrique «pour leur dévouement et pour le témoignage qu’ils rendent, dans des situations souvent difficiles». Il les exhorte «à renouveler courageusement leur donation au Christ de manière radicale, en fuyant les tentations du monde et en étant fidèles à leurs engagements». Dès lors, il explique aux évêques que, face aux «défaillances» de certains prêtres, «la sanction est parfois certainement nécessaire» mais qu’elle est l’ultime recours et «doit toujours laisser la porte ouverte à la miséricorde».

Dans ce message, le pape François n’évoque pas particulièrement son souhait de se rendre en République centrafricaine et en Ouganda en novembre prochain, comme il l’a précédemment annoncé. Ce premier voyage du pape en Afrique peut dépendre de l’évolution du virus Ebola sur le continent et, concernant la Centrafrique, du processus électoral à Bangui, la capitale. (apic/imedia/ami/rz)

Les réfugiés centrafricains vivent dans des conditions précaires
15 mai 2015 | 15:18
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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