Togo: Le président de la Conférence épiscopale accusé de prendre politiquement parti
Lomé, 9 mai 2015 (Apic) Mgr Benoît Alowonou, président de la Conférence épiscopale catholique du Togo, est accusé par les médias de son pays d’avoir ouvertement pris parti en faveur de Faure Gnassingbé, récemment réélu de manière controversée à la tête du pays. Le prélat a soutenu que se paroles ont été mal interprétées et qu’il voulait juste inciter à la réconciliation.
C’est une interview de Mgr Alowonou, diffusée le 30 avril dernier sur Radio Vatican, qui a suscité la polémique. S’exprimant sur l’élection présidentielle du 25 avril dans son pays, l’évêque de Kpalimé, au sud du Togo, a tout d’abord exprimé la satisfaction de l’Eglise de voir que le vote s’était déroulé «dans un calme qui note le grand désir de paix des Togolais, toutes tendances politiques confondues. Ce climat a été constaté par les observateurs internationaux et nationaux». A noter que l’Eglise catholique n’avait pas déployé d’observateurs à ce scrutin, pour protester contre l’absence de réformes politiques.
Eviter les violences
«Nous avons noté une forte abstention des électeurs, ce qui voudrait dire beaucoup à nos leaders politiques», a poursuivi l’évêque. Il a déclaré ne pas avoir été surpris du rejet des résultats de la présidentielle qui ont donné gagnant le président sortant, Faure Gnassingbé, contre le candidat de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. «Si ce candidat n’a pas reconnu la victoire de son adversaire de la majorité, c’est qu’il a ses éléments, ses arguments, et ses dossiers. Je pense qu’il peut saisir la Cour constitutionnelle pour que la vérité soit dite, dans la transparence», a déclaré le prélat. Il a proposé à l’opposition d’utiliser les voies légales, pour éviter que des populations descendent dans la rue et que des violences soient perpétrées.
Volonté d’apaisement
A la fin de l’interview, Mgr Alowonou a appelé le président Gnassingbé à «ouvrir grand ses bras, pour recevoir tout le monde (…) sans distinction d’ethnies et de partis politiques, afin que le passé soit dépassé, et que le pays avance, car il y a beaucoup de problèmes socio-économiques à résoudre. Quand un président gagne, c’est le pays qui gagne».
Ces propos ont été interprétés par certains médias du pays comme une prise de position officielle de l’Eglise catholique en faveur du camp du vainqueur. Mgr Alowonou s’est dit surpris par cette mauvaise interprétation de son interview à Radio Vatican. Il prétend n’avoir jamais invité ceux qui contestent le résultat des élections à reconnaître leur défaite. Il a cependant reconnu avoir déclaré qu’il souhaitait que le président Faure Gnassingbé coopère avec toutes les forces en présence pour le bien du pays. (apic/ibc/ag/rz)