Népal: Des chrétiens privés d'aide humanitaire 

Katmandou, 8 mai 2015 (Apic) Alors que l’aide d’urgence s’organise au Népal, après le tremblement de terre du 25 avril, les chrétiens se sentent discriminés, affirme le 8 mai «Portes ouvertes» Suisse. Selon l’ONG de défense des chrétiens, certains auraient été mis de côté lors de la distribution des vivres et des secours.

Le pasteur Ramesh Bisht a remarqué que des chrétiens étaient négligés lors des distributions de vivres, assure l’ONG. «Je suis indigné de voir qu’au bout de plusieurs jours, aucun de nous n’a reçu ne serait-ce qu’un kilo de riz de la part du gouvernement ou des ONG. Les membres de notre Eglise partagent le peu qui leur reste, mais les boutiques sont fermées et la pénurie est sévère», note le pasteur.

Enterrer trois fois les morts

Les chrétiens, qui représentent moins de 3% de la population népalaise, sont peu considérés, affirme «Portes ouvertes». De nombreux chrétiens ont perdu des proches lors du tremblement de terre, mais comme les Eglises ne sont pas officiellement reconnues par le gouvernement, des difficultés surgissent. «Quand un chrétien décède, il n’a pas sa place au cimetière. Dans l’urgence et en secret, nous devons emporter le corps dans la jungle et l’enterrer au plus vite, même de nuit. Parfois les hindous nous découvrent et nous maltraitent. Il arrive qu’un mort soit ainsi exhumé puis enterré trois fois de suite», explique le pasteur Sundar Thapa.

Morts dans les églises

Au Népal, c’est le samedi que les chrétiens se rendent à l’église. Lorsque le séisme a secoué le pays, samedi 25 avril, les communautés chrétiennes étaient réunies, relève l’ONG basée à Romanel-sur-Lausanne. A Katmandou, par exemple, les fidèles de l’église Canaan priaient quand le bâtiment s’est effondré. 23 personnes ont été tuées et 37 autres gravement blessées, souligne «Portes ouvertes». Parmi les communautés contactées, on déplore la mort de quelque 500 chrétiens, et le bilan n’est que provisoire. Il existe de nombreuses églises à domicile dans les montagnes, dont on est sans nouvelles. (apic/com/rz)