Discussions synodales: plus de place souhaitée pour les homosexuels et les divorcés remariés
Fribourg, 5 mai 2015 (Apic) Quelque 6›000 catholiques de Suisse, hommes et femmes, ont pris part aux discussions synodales en vue du prochain Synode des évêques sur la famille, qui se déroulera en octobre prochain au Vatican. Les tables rondes ont adressé des souhaits concrets à Rome, notamment de mettre fin à l’exclusion des divorcés remariés des sacrements et d’accorder une place aux homosexuels dans l’Eglise.
Les souhaits et points de vue dégagés dans ces discussions, qui se sont déroulées en février et mars 2015, ont été consignés dans 570 rapports, indique la Conférence des évêques suisses (CES) dans un communiqué du 5 mai 2015.
Un fort consensus se dégage des réactions recueillies lors des discussions synodales en Suisse, note la CES. Les tables rondes font état d’une large adhésion aux idéaux de l’Eglise en matière de mariage et de famille. Les participants sont cependant aussi conscients des limites de ces idéaux dans la réalité de la vie. Ils témoignent de beaucoup de compréhension pour les situations concrètes d’échec des mariages ou de décomposition des familles. Ils attendent que le Synode des évêques ouvre des voies nouvelles pour les personnes concernées. Seule une infime minorité des réactions transcrit le souhait d’un respect strict de la doctrine actuelle de l’Eglise et de sa discipline sévère.
Une place pour les divorcés remariés et les homosexuels
Les tables rondes adressent des souhaits concrets à Rome: l’exclusion des divorcés remariés des sacrements doit cesser. Les raisons pour lesquelles un mariage casse sont si diverses qu’on n’accepte plus que l’Eglise inflige la même sanction à tous en cas de remariage.
Un autre vœu adressé à l’Eglise est que les couples d’homosexuels aient une place dans l’Eglise. Même si la majorité rejette une égalité totale avec le mariage religieux, il y a une forte adhésion à une bénédiction de ces couples.
Les tables rondes ont également débouché sur le constat que le mariage sacramentel conclu à l’Eglise était devenu un modèle minoritaire. D’où le souhait que l’Eglise augmente son engagement dans la préparation et l’accompagnement des mariages religieux ainsi que son engagement en faveur des familles.
Une table ronde mondiale
De nombreuses paroisses et diverses associations catholiques ont répondu à l’appel des évêques et ont débattu des questions posées en vue du Synode. Les résultats des discussions confirment et explicitent les réponses d’une enquête en ligne menée fin 2013 en Suisse, à laquelle avaient participé plus de 25’000 personnes. Le rapport sur les résultats des discussions a été transmis à Rome.
L’Eglise catholique cherche, à l’instigation du pape François, des réponses nouvelles aux questions brûlantes sur le mariage et la famille, assure la CES. Ces thèmes occupent l’Eglise depuis des décennies. Pour préparer cette seconde session, suite à la première qui s’est déroulé en automne 2014, les fidèles catholiques sont invités, dans le monde entier, à faire part de leurs opinions.
Une majorité de personnes engagées dans l’Eglise
Les discussions synodales ont été proposées à de nombreux endroits et dans de nombreux groupes dans l’Eglise catholique de Suisse, de janvier à mars 2015. La façon d’organiser et de mener ces discussions était laissée aux agents pastoraux et aux participants. Ils avaient pour seule consigne d’envoyer ensuite les résultats des discussions au secrétariat de la Commission pastorale de la CES. La très grande majorité des personnes ayant pris part aux discussions synodales était composée d’agents pastoraux, de catéchistes ainsi que de fidèles engagés dans les paroisses, les communes ecclésiastiques, les associations ecclésiales (p.ex., associations de femmes et de jeunesse) et dans d’autres groupements et communautés.
La Conférence des évêques suisses avait appelé, en janvier 2015, à organiser des discussions synodales et avait mis à disposition du matériel pour leur donner des impulsions. L’ensemble du processus a été coordonné par le secrétariat de la Commission pastorale de la CES (dont le siège est à l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI), à St-Gall). Celui-ci a collecté les résultats des discussions synodales, les a analysés et résumés dans un rapport. Le document comprend aussi les réactions de professionnels de la pastorale familiale et de la théologie. A Rome, les réactions enregistrées dans le monde entier entreront dans un document préparatoire au Synode. (apic/com/rz)