Brésil: Les évêques critiquent la majorité pénale à 16 ans

Brasilia, 26 avril 2015 (Apic) La Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) a violemment critiqué, le 24 avril 2015, la proposition de réduction de la majorité pénale à 16 ans, ainsi que la loi qui permet de faire appel à une entreprise extérieure pour la main d’oeuvre. La 53^e assemblée générale de la Conférence épiscopale a également permis d’introniser officiellement Mgr Sérgio Da Rocha, à la présidence de la CNBB.

La note publiée au terme de la réunion évoque avec «appréhension» la conjoncture économique brésilienne, «marquée par une crise profonde et prolongée qui menace les conquêtes de la Constitution Citoyenne de 1988 et met en danger l’ordre démocratique du pays». Le document estime également que le retour à la croissance, l’une des conditions pour vaincre la crise, doit être réalisée «sans préjudice à la population, aux travailleurs et, principalement aux pauvres».

Concernant la loi dite «d’externalisation», présentée le 22 mars dernier et qui permet à une entreprise de faire appel à un prestataire extérieur quelle que soit la tâche à accomplir, la CNBB souligne qu’elle ne doit pas permettre de réduire les droits du travail. «Il est inadmissible que la préservation des droits sociaux soit sacrifiée pour justifier la lutte contre la crise économique», assure le communiqué.

«Pour une éducation de qualité»

La proposition d’amendement de la Constitution (PEC 171/1993) qui propose la réduction de la majorité pénale est, elle aussi, sous le feu des critiques de la CNBB. Les évêques estiment en effet que la réduction de la majorité pénale n’est pas une solution pour lutter contre la violence dans le pays. «Investir dans une éducation de qualité et dans des politiques publiques pour la jeunesse et la famille est un moyen plus efficace pour préserver les adolescents de la délinquance et de la violence», affirment les prélats brésiliens.

A l’issue de la 53ème assemblée générale, la CNBB a rappelé une nouvelle fois son attachement à une réforme politique au Brésil pour d’avantage de démocratie. Un thème que Mgr Sérgio da Rocha, le nouveau président de la CNBB, avait évoqué dès sa première déclaration à la presse, après son élection, le 20 avril. (apic/jcg/rz)