Mgr Marian Eleganti, évêque des jeunes, lors de la JMJ de Madrid, 2011 (Photo: Pierre Pistoletti)
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Ni professeurs, ni maîtres, mais des témoins !

Lodz, 20 avril 2015 (Apic) Une cinquantaine de délégués de pastorale universitaire des Conférences épiscopales d’Europe ont tenu du 16 au 19 avril 2015, à Lodz, en Pologne, un congrès sur le thème: «Etre et devenir responsables dans la vie».

Comment est-il possible d’aider les étudiants universitaires à découvrir et à vivre la plénitude de la vie de l’Évangile, à être et devenir responsables dans la vie ? Telle est la question sur laquelle se sont penchés les responsables de la pastorale universitaire des Conférences épiscopales d’Europe, en compagnie de groupes d’étudiants provenant de toute la Pologne

Durant ces quatre jours de travail, les évêques, les directeurs de pastorale universitaire, les aumôniers et les responsables d’associations ont entendu des experts, partagés des témoignages et débattu en groupes. La rencontre était organisée par la section ›université’ de la Commission CCEE pour la catéchèse, l’école et l’université, dirigée par Mgr Marek Jedraszewski, archevêque de Lodz. Parmi les rapporteurs, figurait également le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’Education catholique.

«La trinité du je, du moi et du soi-même»

Vingt ans après la publication de l’encyclique de Jean Paul II, Evangelium Vitae, des participants au Congrès ont répété qu’il n’est pas possible de parler de la vie humaine sans faire référence à Jésus-Christ. C’est seulement à la lumière de son amour que la vie trouve son véritable sens.

La période universitaire est en même temps une période d’épreuves et une opportunité pour l’étudiant. La culture dans laquelle vivent les jeunes d’aujourd’hui, ne facilite pas la prise de responsabilités car elle ne conduit à la stabilité dans leur vie. L’étudiant est souvent emprisonné « dans la trinité du je, du moi et du soi-même ».

L’image de la bulle évoquée par les participants rappelle la culture actuelle du ‘selfie’, de l’auto-référentialité, qui enferme les étudiants dans le narcissisme et les rend incapables de s’ouvrir à l’autre et à Dieu. Les agents de la pastorale universitaire sont invités à faire éclater cette bulle et ouvrir les esprits et les cœurs des étudiants à la transcendance, à l’Évangile de Jésus-Christ.

Pour que l’expérience universitaire devienne un temps d’enrichissement, non seulement en termes intellectuels et professionnels, mais aussi spirituels, il est nécessaire que l’étudiant puisse cultiver le rapport avec les autres et avec Dieu selon l’image du ›bateau’ qui navigue en pleine mer.

 

Accompagnement, communauté et témoignage

Les participants ont retenu les trois ‘mots clés’ de l’accompagnement, de la communauté et du témoignage.

Dans l’accompagnement l’éducateur ne doit pas fournir des réponses immédiates. Il doit plutôt aider l’étudiant à entendre la ›réponse’ qui se développe déjà dans son cœur; à laisser la place à l’écoute de sa conscience. En ce sens, il ne faut pas que l’éducateur sache seulement ce que dit l’Eglise, mais aussi savoir expliquer pourquoi.

Les participants ont souligné l’importance de faire en sorte que les aumôneries universitaires deviennent des communautés pour former des chrétiens adultes, afin qu’ils puissent vaincre la solitude dans laquelle ils sont souvent plongés.

Enfin pour communiquer le Christ comme présence vivante dans la vie des étudiants, et pour éviter que la foi ne soit perçue comme une «dimension abstraite de la pensée» il n’y a pas besoin de professeurs ni de maîtres, mais plutôt de témoins qui soient en mesure de montrer la cohérence entre ce qu’ils prêchent et ce qu’ils vivent. (apic/com/mp)

Mgr Marian Eleganti, évêque des jeunes, lors de la JMJ de Madrid, 2011
20 avril 2015 | 12:27
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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