RDC: Les responsables des congrégations missionnaires lancent un cri de détresse

Kinshasa, 15 avril 2015 (Apic) Les responsables des congrégations missionnaires en République démocratique du Congo (RDC), ont exprimé leur indignation et leur préoccupation face au manque de justice et de paix à l’est du pays, rapporte le 15 avril 2015 la lettre d’information des missionnaires d’Afrique de l’ouest sur son site : www.mafrwestafrica.net.

«Nous avons été choqués, en apprenant les tueries effroyables de civils désarmés», indiquent les religieux, en dénonçant et condamnant la cruauté et la brutalité de ces assassinats d’enfants et d’adultes dans les régions du diocèse de Butembo-Beni. Ces massacres de la population civile, qui ont lieu précisément dans la région de Mbau, sont «clairement un crime contre l’humanité», ont-ils fait remarquer. Ils se sont produits entre octobre 2014 et mars 2015. Des citoyens paisibles et désarmés ont été enlevés et assassinés dans des villages du territoire de Beni. Ces incursions nocturnes d’hommes armés au cours desquelles des personnes ont été tuées ou enlevées ont aussi conduit à des pillages et des vols d’argent et de bétail.

La lettre est adressée à la Commission Justice, Paix et Intégrité de la Création de des Supérieurs généraux à Rome (USG/UISG). Elle est intitulée: «Cri de détresse des membres de Conseils généraux face aux massacres inhumains en République démocratique du Congo, notamment dans le diocèse de Béni-Butembo». Elle est signée, au nom des 10 membres des Conseils généraux des congrégations, par le Père Emmanuel Kahindo Kihugho, assomptionniste, vicaire général.

Tués à coup de machettes, de couteaux ou de haches

«Les meurtres sont horribles: certains ont la gorge tranchée, les bras de nombreux enfants ont été coupés, des femmes sont violées et éventrées et plusieurs familles entières ont été massacrées. Les victimes ont été tuées brutalement avec des machettes, des couteaux ou des haches. Ces tueries ont atteint le diocèse de Bunia depuis janvier 2015. Jusqu’à ce jour, plus de 400 personnes ont été massacrées avec la même atrocité».

Pour les Conseillers généraux, «il est inadmissible que l’instabilité de la RDC et des tueries de cette nature perdurent et que le pays continue à être plongé dans une spirale de violence». La population de la RDC souffre depuis trop longtemps. Elle continue à vivre dans la précarité, la pauvreté et l’instabilité, alors que leur pays est doté de riches ressources naturelles auxquelles seuls ont accès les cupides et ceux qui ont des armes.

Instabilité chronique

Selon le texte, la République Démocratique du Congo n’a pas connu une paix totale depuis son indépendance, le 30 juin 1960. En conséquence d’une succession de conflits, de nombreuses personnes ont été déplacées, ou sont parties en exil, tandis que d’autres ont payé de leur vie. Les causes profondes de ces conflits sont complexes : elles vont de questions liées à la gouvernance, à des modes inéquitables ou opaques d’exploitation des abondantes et riches ressources économiques du pays.

Au cours des deux dernières décennies, le conflit congolais à impliqué de nombreux groupes militaires locaux et étrangers, au nombre desquels les Forces Démocratiques Alliées/ L’Armée Nationale de Libération de L’Ouganda, le M23, les Maï- Maï. Beaucoup de groupes rebelles et forces armées ont mené leurs opérations dans les régions orientales de la RDC, provoquant des désastres bien documentés, des brutalités, des déplacements massifs de populations, des enlèvements, des viols et des tueries proches du génocide. Malgré l’appel fait à la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC, puis MONUSCO) d’aider à protéger la vie des civils, la situation demeure critique. (apic/ibc/mp)

15 avril 2015 | 15:04
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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