Inquiétude des médias du Vatican avant la réforme
Rome, 13 avril 2015 (Apic) Le rapport demandé par le pape François sur la réforme des divers médias du Vatican, est toujours sur son bureau. L’inquiétude commence à grandir chez les employés, révèle le 13 avril 2015 Sébastien Maillard, correspondant de «La Croix» à Rome.
Moins de radio, plus d’image ; moins de papier, plus de numérique ; moins de doublons, plus de synergie. À Radio Vatican comme à L’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, tout le monde a compris qu’une réforme en ce sens était en préparation. Mais laquelle précisément et selon quelle échéance ? Dans l’attente d’une décision, chacun dans les rédactions vaque à ses occupations, tout en se doutant que celles-ci ne seront sans doute plus les mêmes demain, note le correspondant de «La Croix».
Le rapport élaboré par une commission mise sur pied en juillet dernier, sous l’égide de Chris Patten, homme politique britannique qui, entre autres, fut président de la BBC a été remis au pape au mois de mars. Le travail de la commission a porté sur l’ensemble des moyens de communication du Vatican, qui comprend outre Radio Vatican et l’Osservatore romano, une maison de production pour les télévisions (CTV), une salle de presse et l’agence d’information VIS. Le rôle du Conseil pontifical pour les communications sociales, au sein de la Curie, a aussi été revu.
Le chantier, supervisé par le Secrétaire pour l’économie, le cardinal George Pell, s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort d’assainissement financier du Saint-Siège. En cause, des médias jugés coûteux, inadaptés aux modes de consommation actuels et trop loin des catholiques dans le monde. Radio Vatican avait déjà reçu à cette fin la visite en 2013 du cabinet américain d’audit McKinsey, qui a fait des recommandations de réorganisation.
Radio Vatican emploie 330 personnes
Radio-Vatican emploie actuellement plus de 330 personnes – dont environ 200 journalistes. Elle diffuse en près de 40 langues. Coût total pour le Vatican : 20 à 25 millions d’euros par an, qu’aucune recette publicitaire ne vient soulager. Le site de la radio est aussi entièrement libre d’accès. Pas davantage de rentrées publicitaires à L’Osservatore Romano, dont l’édition quotidienne, celles, hebdomadaire, en sept langues, le propre site Internet et le mensuel féminin emploient environ 60 personnes.
En attendant, les arguments de fond pour justifier le maintien d’une antenne s’affûtent. «C’est une radio au service des radios, résume un prélat de la Curie. Cela donne aux radios locales la dimension universelle de l’Église catholique.» «Dans les petits pays sans médias catholiques propres, le site Internet de Radio Vatican dans leur langue nationale est très fréquenté», ajoute-t-on à Rome pour justifier le maintien de diffusion en langues telles que le slovène. Radio Vatican se donne aussi une vocation de «radio pour les pauvres». De quoi justifier le maintien de programmes vers l’Afrique et l’Amérique latine. (apic/cx/mp)