Le président Sarkissian à la messe pour l’Arménie célébrée par le pape
Rome, 8 avril 2015 (Apic) Le président arménien Serge Sarkissian assistera à la messe célébrée par le pape François le 12 avril 2015, pour les fidèles de rite arménien, à quelques jours des commémorations du centenaire du génocide, a appris l’agence I.MEDIA de sources vaticanes. Outre le patriarche catholique Nerses Bedros XIX, les deux catholicos d’Etchmiadzine et d’Antelias, Karékine II et Aram 1er, participeront à cette messe dans la basilique Saint-Pierre, au cours de laquelle le saint arménien Grégoire de Narek (950-1005) sera proclamé docteur de l’Eglise.
Le patriarche Nerses Bedros XIX, primat de l’Eglise arménienne catholique, dont le siège est à Beyrouth, concélèbrera, aux côtés du pape, cette messe en rite latin qui intégrera quelques éléments de la liturgie arménienne. Les deux plus hauts représentants de l’Eglise arménienne apostolique – longtemps appelée orthodoxe – seront aussi présents, confirmant le caractère œcuménique de cette célébration. Une délégation de 400 fidèles et officiels du Liban doit également être présente.
«Génocide» en toile de fond
Si le Vatican se borne à évoquer la célébration d’une «messe pour les fidèles de rite arménien», le choix de la célébrer une douzaine de jours avant les commémorations du centenaire du génocide de 1915 apparaît fort symbolique. Les papes n’ont d’ailleurs jamais utilisé publiquement le terme de «génocide» pour qualifier le massacre des populations arméniennes perpétré sous l’Empire Ottoman, à compter du 24 avril 1915, et qui fit au moins 1,5 million de morts. Cependant, en novembre 2000, Jean Paul II avait signé avec le catholicos Karékine II une déclaration dans laquelle les deux leaders religieux affirmaient que «le génocide arménien, au début du siècle, (avait) constitué un prologue aux horreurs qui allaient suivre».
Condoléances turques
En privé, en juin 2013, le pape François avait qualifié ce massacre de «premier grand génocide du 20e siècle», alors qu’il saluait une descendante de rescapés qui faisait partie d’une délégation de l’Eglise catholique arménienne reçue au Vatican. Avant son élection, alors qu’il était encore archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Mario Bergoglio avait plusieurs fois publiquement dénoncé un «génocide» lors de cérémonies commémoratives de ce massacre et avait exhorté la Turquie à le reconnaître comme tel.
Si la Turquie n’a jamais reconnu officiellement de génocide, l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait présenté en 2014 les condoléances de son pays aux descendants des victimes. (apic/imedia/lf/rz)