Tanzanie: Le cardinal Pengo refuse de s'opposer à la nouvelle Constitution

Dar es Salam, 7 avril 2015 (Apic) Le cardinal Polycarp Pengo, archevêque de Dar es Salaam, en Tanzanie, refuse de s’opposer au projet de nouvelle Constitution pour le pays. Il a ainsi déclenché la critique des prêtres qui appellent la population à le rejeter par crainte d’une islamisation du pays.

Le cardinal Pengo a réitéré à Pâques son appel aux fidèles catholiques du pays, à voter selon leur conscience, lors du référendum constitutionnel. Initialement prévu le 30 avril, le vote a été reporté la semaine dernière à une date ultérieure faute d’électeurs inscrits sur les listes.

Au début mars, des prêtres avaient publié une déclaration dans laquelle ils invitaient les chrétiens à rejeter le projet de nouvelle Constitution. Ils s’opposent à l’introduction dans la Constitution, d’une cour islamique (tribunal de cadis) pour juger les affaires sociales des musulmans, tels que mariages, divorces, adoptions de mineurs ou héritages.

Le Forum chrétien dit ‘non’

Le Forum chrétien de Tanzanie a encouragé les fidèles à s’inscrire sur les registres électoraux, mais pour voter ‘non’ à la nouvelle Constitution. La déclaration a été signée conjointement par le président de la Conférence épiscopale de la Tanzanie (TEC), Mgr Tarcisius Ngalalekumtwa, le pasteur Alex Malasusa de l’Eglise évangélique luthérienne de Tanzanie (ELCT), au nom du Conseil chrétien de Tanzanie (CCT), et le révérend Daniel Awet, représentant le Conseil des églises pentecôtistes de Tanzanie (CPCT).

Malgré les critiques des prêtres et la déclaration du Forum chrétien de Tanzanie, le cardinal Pengo a maintenu sa position. Il a indiqué le 6 avril ne pas s’opposer au contenu de la déclaration, mais il demande de laisser les fidèles décider eux-mêmes. «Nous ne devrions pas prendre des décisions pour eux, ils ont l’intelligence de décider de ce qu’ils veulent.»

En refusant de s’opposer directement au projet constitutionnel, le cardinal semble se ranger aux côtés du président Jakaya Kikwete. Lors d’une rencontre, le 30 mars dernier, avec les leaders religieux du pays, le président a déploré leur appel au rejet. Il a rappelé la position du gouvernement, qui, a-t-il dit, n’a pas l’intention de se mêler ni de la création de cette cour islamique, ni de sa gestion, «la Tanzanie restant un Etat laïc». (apic/ibc/mp)

7 avril 2015 | 16:31
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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