Nette augmentation des condamnations à mort dans le monde

New York, 1er avril 2015 (Apic) Les condamnations à mort ont augmenté, dans le monde, de 28% en 2014 par rapport à 2013, révèle le rapport annuel sur la peine de mort dans le monde d’Amnesty International (AI). Le document, publié le 1er avril 2015, note cependant que le nombre d’exécutions a diminué de 22%.

«En 2014, un nombre inquiétant de pays a recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces réelles ou présumées contre la sûreté de l’Etat que représentent le terrorisme, la criminalité et l’instabilité interne», écrit AI.

La nette augmentation des condamnations à mort est due en grande partie au pic observé en Egypte et au Nigeria où les tribunaux ont prononcé des condamnations collectives dans un contexte de conflit interne et d’instabilité politique.

Les verdicts de peine capitale ont ainsi atteint 2’466. 607 exécutions ont été recensées en 2014, dans 22 pays. Cette dernière donnée est restée inchangée par rapport à 2013.

Chine, Iran et Arabie saoudite, au palmarès de la cruauté

Une nouvelle fois, la Chine a procédé à elle seule à un plus grand nombre d’exécutions que tous les autres pays réunis. AI estime que des milliers de personnes y sont condamnées à mort et exécutées chaque année. Toutefois, il est impossible d’établir le chiffre réel, car ce type de statistiques y est classé secret d’Etat.

Les quatre autres pays ayant exécuté le plus grand nombre de prisonniers dans le monde en 2014 sont l’Iran (289 exécutions reconnues officiellement et au moins 454 non reconnues par les autorités), l’Arabie saoudite (au moins 90), l’Irak (au moins 61) et les Etats-Unis (35).

Tendance globale vers l’abolition

Plusieurs pays ont néanmoins pris des mesures positives en vue de l’abolition de la peine capitale, souligne le rapport d’AI. L’ONG assure ainsi que la tendance durable vers l’abolition de la peine capitale se confirme dans le monde.

«Les gouvernements qui recourent à la peine de mort pour lutter contre la criminalité se leurrent. Aucun élément convaincant ne vient étayer l’idée que la menace d’exécution a un effet plus dissuasif sur la criminalité que d’autres formes de châtiment», a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’AI, à l’occasion de la sortie du rapport. Et la responsable de conclure: «Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la peine de mort est peu à peu reléguée au passé. Les pays qui continuent de procéder à des exécutions doivent se regarder franchement dans le miroir et se demander s’ils veulent continuer de bafouer le droit à la vie ou se joindre à la vaste majorité d’Etats qui ont renoncé à ce châtiment des plus cruels et inhumains».

Encadré

Etats-Unis: Les leaders chrétiens appellent ensemble à l’abolition de la peine de mort

A l’occasion de la Semaine sainte, des centaines de dirigeants des diverses Eglises chrétiennes américaines ont signé un appel à mettre fin à la peine capitale dans le pays, rapporte le 31 mars 2015 l’agence d’information «Catholic News Service» (CNS).

«La torture et la mise à mort constituent toujours des actes profondément mauvais, et encore plus abjects quand ils sont réalisés par l’Etat au nom de la justice, alors qu’il existe d’autres moyens de protéger la société», affirme le texte. «Toute personne qui respecte la sacralité de la vie, créée à l’image de Dieu, ne doit jamais rester silencieuse lorsque les pelotons d’exécution, les injections létales, les chaises électriques et les autres instruments de mort sont considérés comme moralement acceptables», dénonce le document.

Trois évêques catholiques à la retraite sont signataires du document: Mgr Joseph Fiorenza, archevêque émérite de Galveston-Houston, au Texas, Mgr William Skylstad, de Spokane, dans l’Etat de Washington, et Mgr Ricardo Ramirez, ancien évêque de Las Cruces, au Nouveau-Mexique. (apic/cns/com/rz)