Le pape déplore que la société n’ait «pas appris» à pardonner aux détenus
Naples, 23 mars 2015 (Apic) La société n’a pas encore appris à pardonner aux détenus. C’est ce qu’a regretté le pape François au cours d’un déjeuner avec une centaine de détenus dans la grande prison napolitaine de Poggioreale, le 21 mars 2015, comme le rapporte Radio Vatican.
«Quand Il (Dieu) pardonne, il oublie», a ainsi assuré le pape à un détenu qui lui demandait s’il serait bien accueilli par la société une fois sorti de prison. «Personne n’a le droit de ne pas oublier une personne qui a payé, qui a demandé pardon à la société», a insisté le pape. Cependant, a-t-il ensuite déploré, «la société n’a pas appris».
Le pape rappelle la destinée du «bon larron»
Pourtant, a fait remarquer le pape, le premier saint canonisé dans l’Eglise a été un condamné à mort: «le bon larron». Et le pape de souligner: «Beaucoup se scandalisaient que Jésus aille avec les publicains, les voleurs et les prostituées», et qu’il leur dise «ceux-ci entreront avant vous dans le Royaume des cieux».
«La société actuelle est plus païenne que chrétienne, a conclu le pape, parce qu’elle n’a pas compris cela de Jésus». Plusieurs transsexuels et des malades atteints du sida participaient au repas avec le pape, dans la chapelle de la prison.
«Personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu…»
Aux détenus, le pape a également assuré que nul ne pouvait dire: «je ne mérite pas d’être en prison». «Nous avons tous fait des erreurs dans la vie, a-t-il insisté. Et pourquoi cela m’est-il arrivé et pas à toi alors que tu as fait plus d’erreurs que moi ?’ Ce sont les choses de la vie (…), et la vie, nous devons la prendre comme elle vient, et toujours se relever et aller de l’avant».
Dans un discours écrit remis aux détenus, le pape avait également dénoncé des conditions de détention parfois «indignes de la personne humaine» qui empêchent ensuite de se réinsérer dans la société. Des «situations douloureuses» découvertes dans de nombreuses lettres que lui envoient des détenus du monde entier. Heureusement, a-t-il souligné, «il y a des dirigeants, aumôniers, éducateurs, travailleurs sociaux qui savent être à vos côtés». «Personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, écrit encore le pape, pas même les barreaux d’une prison». (apic/imedia/bl/be)