Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU
Suisse

Liberté religieuse versus liberté d’expression?, s'interroge la mission du Saint-Siège auprès de l'ONU à Genève

Genève, 6 mars 2015 (Apic) La mission du Saint Siège et la mission de l’ordre de Malte auprès des Nations Unies à Genève s’interrogent toutes deux sur les rapports entre liberté religieuse et liberté d’expression, suite au massacre de Charlie Hebdo, à l’attaque contre l’hypermarché Kasher de Paris ou à l’action terroriste de Copenhague. Ils organisent en marge de la 28ème Session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le 13 mars 2015 au Palais des Nations à Genève, une conférence sur le thème «Liberté d’expression, Liberté de religion, Coexistence pacifique ?»

Les derniers développements – notamment «l’insidieuse menace que Daech fait peser sur l’ensemble du  Moyen Orient» – amènent la communauté internationale à réfléchir à ces deux libertés intimement liées. Elles sont malheureusement toujours plus fréquemment violées de par le monde et la communauté internationale semble singulièrement impuissante à prévenir ces violences ou à les empêcher, notent les organisateurs. Cette conférence est mise sur pied par la mission du Saint Siège et la mission de l’ordre de Malte auprès des Nations Unies, en collaboration avec la Fondation «Caritas in Veritate», présidée par Mgr Silvano Tomasi, nonce apostolique et observateur permanent du Saint Siège auprès des Nations Unies à Genève, et la délégation de l’Ordre des Prêcheurs auprès des Nations Unies, «Dominicans for Justice and Peace».

«Que peut, que doit faire l’ONU ?» C’est pour tenter d’avoir un dialogue franc et direct sur ces questions que les protagonistes mettent sur pied ce débat. Une reprise minutieuse de la question révèle l’importance du type d’Etat dont on attend qu’il garantisse le droit à la liberté religieuse et le droit à la liberté d’expression.

Comment faire face à la violence religieuse ?

L’Etat moderne, séculier et réputé neutre en matière de religions est avancé comme la précondition nécessaire à la jouissance effective de ces droits par les démocraties occidentales, notent les organisateurs. Il s’agit ici de droits personnels et fondés sur la dignité de chaque être humain. Mais d’autres pays qui reconnaissent une religion d’Etat ou font confession d’athéisme voient dans la liberté religieuse et la liberté d’expression des droits d’abord collectifs et qui ne sont concédés par l’Etat à des minorités religieuses que dans la mesure où la religion d’Etat/l’athéisme d’Etat seront respectés.

«Laquelle de ces deux conceptions de l’Etat est-elle plus porteuse de paix ? Peut-on réconcilier ces deux compréhensions de la liberté religieuse et de la liberté d’expression ? Comment dépasser l’impasse actuelle ? Comment faire face à la violence religieuse ?» Ce sont ces questions tout à la fois très pratiques et complexes que veut aborder cette conférence. Convaincus que la violence ne génère que plus de violence, les milieux catholiques engagés dans les instances onusiennes cherchent «un dialogue franc et ouvert» sur ces questions cruciales pour l’avenir de l’humanité.

 


Encadré

La Fondation «Caritas in Veritate» défend la pensée sociale de l’Eglise à l’ONU

La Fondation «Caritas in Veritate», reconnue par la Confédération suisse et présidée par le nonce apostolique auprès des Nations Unies à Genève, vise à avoir un impact concret et efficace sur la scène internationale. Elle incarne dans le travail quotidien des Nations Unies les valeurs chrétiennes et la pensée sociale de l’Eglise par le biais de publications, de rencontres et de conférences. Son conseil de fondation, présidé par Mgr Silvano Tomasi, est composé de Marie-Thérèse Pictet-Althann, ambassadrice, observatrice permanente de l’Ordre de Malte auprès des Nations Unies à Genève, vice-présidente, Marc Odendall, Francis Mathieu et Jean Tardieu. Son comité stratégique comprend Martin Uhomoibhi, secrétaire permanent des Affaires étrangères de la République Fédérale du Nigéria, Jean de Nassau, prince de Luxembourg, président de WSSA (Water Solutions Southern Africa), Jean-Pierre Roth, ancien directeur de la Banque Nationale Suisse, et Bertrand Collomb, président d’honneur du Groupe Lafarge, leader mondial des matériaux de construction. (apic/com/be)

 

 

Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU
6 mars 2015 | 10:04
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
Caritas in Veritate (3), Genève (410), ONU (187), Tomasi (4)
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