Le pape François dénonce «l'intolérable brutalité» envers les chrétiens en Irak et en Syrie
Rome, 1er mars 2015 (Apic) Le pape François a dénoncé dimanche 1er mars «l’intolérable brutalité» dont sont victimes les chrétiens et d’autres minorités en Irak et en Syrie, victimes des jihadistes de «l’Etat islamique» (EI). Devant plusieurs dizaines de milliers de pèlerins rassemblés sur la Place Saint-Pierre, le pape a réclamé un moment de silence pour les victimes de ces violences et a assuré être proche et prier sans relâche pour que cessent ces brutalités.
A plusieurs reprises déjà, le souverain pontife a déploré l’exil forcé des chrétiens «chassés du Moyen-Orient», enlevés et tués parce qu’ils voulaient conserver leur foi. «Malheureusement, les nouvelles dramatiques ne cessent d’arriver de Syrie et d’Irak», a déclaré le pape après la traditionnelle prière de l’Angélus, sans désigner explicitement l’EI. »Nous voulons assurer tous ceux qui se trouvent dans ces situations que nous ne les oublions pas, mais que nous sommes auprès d’eux, et que nous prions avec insistance pour que cesse au plus vite l’intolérable brutalité dont ils sont victimes».
Malgré sa retraite cette semaine à Ariccia pour les exercices spirituels de carême de la curie romaine, le pape a pensé aux « violences, aux enlèvements de personnes et aux abus commis sur les chrétiens et les autres groupes». Vendredi 27 février, il a ainsi dédié la dernière messe des exercices spirituels à ces chrétiens persécutés.
Enlèvement de plus de deux-cents chrétiens assyriens dans la région d’Hassaké
Le pape François a également demandé à l’ensemble des fidèles présents lors de cet Angélus, «selon leurs possibilités, de soulager les souffrances de ceux qui sont dans l’épreuve, souvent à cause de la foi qu’ils professent». Le pape a ainsi demandé à tous de prier pour eux et a observé quelques instants de silence. Le matin du mardi 24 février, le monde apprenait l’enlèvement par des terroristes de l’EI de plus de deux-cents chrétiens assyriens dans la région d’Hassaké, dans le nord-est de la Syrie.
Cette nouvelle a provoqué l’exode de plusieurs milliers de personnes qui ont quitté leurs villages pour se réfugier dans les villes, notamment à Hassaké. Les informations concernant le sort de ces chrétiens sont minces et les récents exactions des djihadistes en Syrie, mais aussi en Irak ou en Libye, ne cessent de préoccuper l’ensemble de la communauté chrétienne syrienne tout comme les Eglises occidentales.
Vive tension au Venezuela
Le pape François s’est également inquiété de la crise frappant le Venezuela. Après avoir rappelé qu’il priait pour les chrétiens du Moyen-Orient, il est revenu sur la situation de «vive tension» qui prévaut dans ce pays d’Amérique latine depuis plusieurs semaines. Il a mentionné la mort d’un garçon de quatorze ans «tué il y a quelques jours à San Cristobal». Clivert Roa a perdu la vie lors d’une manifestation d’étudiants à San Cristobal, ville déjà touchée par les protestations estudiantines qui avaient fait une quarantaine de morts entre février et mai 2014.
«J’exhorte tout le monde à refuser la violence et à respecter la dignité de chaque personne et la sacralité de la vie humaine et j’encourage à reprendre un chemin commun pour le bien du pays, rouvrant des espaces de rencontre et de dialogue sincères et constructifs».
Mercredi, des dizaines de personnes s’étaient retrouvées devant la nonciature apostolique à Caracas pour réclamer la médiation du pape François dans la crise que traverse le Venezuela, rappelle Radio Vatican. Il y a un an, alors que pays connaissait déjà une crise politique entre la majorité et l’opposition, le Saint-Siège avait été invité à participer à des discussions officielles et avait manifesté sa disponibilité pour promouvoir le dialogue entre les différentes forces politiques. (apic/radvat/be)