Avenir incertain pour la Commission des médias des évêques suisses
Fribourg, 24 février 2015 (Apic) Après le licenciement de son secrétaire exécutif, Simon Spengler, la Commission des médias de la Conférence des évêques suisses est dans l’expectative la plus totale. «J’ignore comment, sous quelle forme et avec qui elle continuera», expliqué à l’Apic le président démissionnaire Werner de Schepper, à la veille de la séance de la Commission du 25 février 2015.
«La discussion lors de la séance du 25 février est ouverte. Je ne sais pas dans quel sens elle ira», relève Werner de Schepper. «Pour l’avenir aucun document, aucun signal n’a été donné par la Conférence des évêques, ni sur le remplacement de son secrétaire, ni sur les éventuels changements de son cahier des charges. Qui fera le travail de Simon Spengler? Je l’ignore.»
La Commission des médias, pourtant directement concernée, n’as pas été consultée ni même informée sur la restructuration de la communication de la CES, répète son président démissionnaire. «Simon Spengler, à sa demande, avait pu avoir un entretien avec le consultant André Bürki, en compagnie d’un des membres de la commission des médias. Mais finalement cela lui est retombé dessus.»
Une commission ‘tournée en ridicule’
Dans un courrier adressée au président de la CES, à l’annonce du licenciement de Simon Spengler le 6 février, la Commission s’estimait «tournée en ridicule» et considérait ce renvoi comme «un affront pour tous ceux qui au cours des dernières années se sont efforcés de bâtir une communication de l’Eglise crédible». «Mgr Büchel a donné une réponse polie à cette lettre, mais il ne répond en fait à aucune de nos questions», constate Werner de Schepper. Quant à Mgr Alain de Raemy, évêques des médias de la CES, il a seulement souhaité que l’on trouve un bon successeur au président sortant.
Il y a quelques années, la Conférence centrale catholique romaine de Suisse RKZ avait accordé des moyens supplémentaires à la CES pour lui permettre de développer sa communication, selon les conclusions d’une étude menée à la fin des années 2000. Ce qui avait conduit, entre autres, à l’engagement de Simon Spengler. «Aujourd’hui le sentiment dominant est celui d’un immense gâchis. Mais les évêques l’ont voulu et en ont pris le risque», commente Werner de Schepper.
Une situation ambiguë
Pour André Kolly, la politique de la CES n’est guère plus compréhensible. «J’étais président de la Commission en 2010, au moment où Simon Spengler a été engagé. Ce qui a incontestablement dopé le travail de la commission jusque-là plutôt ‘pépère’. Mais la situation était déjà ambiguë car Simon Spengler avait deux chefs : l’évêque des médias et le président de la Commission des médias, sans compter le ‘contrôle’ du secrétaire général de la CES.» Aux yeux de l’ancien président de la commission des médias le problème le plus fondamental était et reste l’accès restreint à l’information pour les attachés de presse qui n’assistent pas aux séances et qui n’ont pas à leur disposition tous les documents.
Malgré l’autonomie formelle de la Commission des médias, son rôle et celui de son secrétaire a aussi été entravé par les désaccords au sein de la CES sur la politique de communication. Simon Spengler a ainsi été bloqué à plusieurs reprises dans ses initiatives. Pour André Kolly, «le problème est la volonté et la capacité à travailler ensemble, ce qui semble manquer actuellement à la CES. Cela ne devrait pas être une question de pouvoir.»
Quant à l’avenir de la Commission, André Kolly reste dubitatif. «On additionne les rapports les uns sur les autres. On se demande quand les évêques ont le temps de les lire et de les mettre en œuvre. Si les évêques veulent faire tout tout seuls, il faut le dire et nous les regarderons du bord de la route.» (apic/mp)