Québec: L'église Saint-Jean-Baptiste fermera ses portes le 24 mai
Québec, 22 février 2015 (Apic) L’une des plus belles églises de Québec fermera vraisemblablement ses portes le 24 mai pour une durée indéterminée. Le curé de Saint-Jean-Baptiste craint que la décision ne soit définitive.
La décision, prise par la fabrique, a été communiquée le 18 février aux paroissiens, indique Radio Ville-Marie sur son site internet http://www.radiovm.com/. Elle a été confirmée le lendemain par le curé et le diocèse, et doit encore être ratifiée par deux instances diocésaines.
Toute activité pastorale et liturgique devrait cesser le 24 mai 2015, lors de la fête de la Pentecôte. Pour l’instant, on n’envisage pas une désacralisation de l’église.
L’histoire religieuse du Québec se désagrège
L’édifice nécessite de nombreux travaux, estimés à 10 millions de dollars canadiens. Même avec l’aide gouvernementale, la paroisse n’a tout simplement pas les moyens de s’engager dans cette voie. «On parle de fermeture pour un temps indéterminé… mais ça pourrait devenir définitif», laisse tomber gravement le curé Pierre Gingras. Il espère cependant que l’annonce de cette fermeture réveillera les citoyens et les divers paliers gouvernementaux. «On est en train de liquider notre histoire peu à peu. Par petits morceaux. On fait un trait sur ce qui nous a bâtis, sur ce qui a été notre vie depuis le début de notre colonie», se désole-t-il. «On n’a plus d’argent. C’est aussi clair que ça. Et je ne peux pas faire porter le fardeau sur les fidèles de dimanche en dimanche. Cette église patrimoniale appartient à la collectivité», poursuit Pierre Gingras sur Radio Ville-Marie. Il espère maintenant que la Ville de Québec et que le gouvernement du Québec viendront à la rescousse d’un édifice patrimonial de cette importance.
Au diocèse de Québec, on est préoccupé par la situation précaire de l’église. L’évêque auxiliaire, Mgr Gaétan Proulx, confirme que la paroisse a pu bénéficier de l’aide du diocèse au cours des dernières années, mais que la situation devenait de plus en plus critique. À l’instar du curé Pierre Gingras, il espère qu’un mécène ou que le gouvernement se manifestera. «C’est une très belle église. Elle n’appartient pas juste aux chrétiens: elle appartient à la collectivité. Elle est patrimoniale. Les chrétiens seuls ne peuvent la soutenir», fait-il valoir. (apic/rvm/pv/bb)