Inde: Un archevêque salue la défaite électorale du parti de Narendra Modi
New Delhi, 10 février 2015 (Apic) Mgr Anil Joseph Thomas Couto, archevêque catholique de Delhi, s’est réjoui de la défaite, dans l’Etat indien de Delhi, du parti hindouiste extrémiste de Narendra Modi. Le silence de ce dernier sur les persécutions contre les chrétiens a été le principal facteur de la débâcle électorale, selon le prélat.
«Le peuple de Delhi a voté contre le Bharatiya Janata Party (BJP) [le parti du Premier ministre Modi, actuellement au pouvoir en Inde] et ses tentatives de polariser les citoyens au nom de la religion», a martelé l’archevêque, relayé le 10 février 2015 par l’agence d’information catholique Asia News.
Le BJP n’a en effet obtenu, le 7 février, que 6 sièges sur 70 dans cet Etat-ville de 17 millions d’habitants. Le grand gagnant du scrutin est le parti anti-corruption Aaam Aadmi Party (AAP), dont le leader, Arvind Kejriwal, va devenir le nouveau gouverneur de l’Etat de Delhi. L’AAP a raflé 63 sièges sur 70.
Il s’agit de la plus sévère défaite électorale du BJP depuis les élections générales de mai 2014, qui avaient vu l’écrasante victoire de la formation et l’arrivée au pouvoir du nationaliste hindou Narendra Modi.
Des persécutions antichrétiennes passées sous silence
«Ces élections ont été affectées, de façon négative pour le BJP, par les récentes attaques contre les églises», a affirmé Mgr Couto. Dans les derniers mois, près de cinq attaques contre des églises dans la région de Delhi, imputées aux nationalistes hindous proches du BJP, ont scandalisé la population. Une indignation encore augmentée par le fait que le Premier ministre Modi ne s’est jamais exprimé contre ces violences.
Un groupe de 200 chrétiens, qui manifestaient pacifiquement il y a quelques jours contre le silence du gouvernement, ont été emmenés par la police. Les forces de l’ordre ont arrêté indistinctement hommes, femmes, enfants et religieuses, note Asia News. Une action qui a également créé des remous dans la presse et choqué beaucoup de citoyens, affirme l’agence. (apic/asian/rz)