Inde: Refus de visas pour deux représentants du Vatican
New Delhi, 6 février 2015 (Apic) Mgr Arthur Roche et Mgr Protase Rugambwa, deux représentants du Vatican, se sont vus refuser un visa pour l’Inde, rapporte le 5 février 2015 le journal britannique «Catholic Herald». L’affaire surgit dans un climat de tensions, en Inde, autour de la multiplication des cérémonies de «re-conversion» de chrétiens à l’hindouisme.
Les évêques catholiques d’Inde ont protesté contre le refus de visas pour les deux prélats qui souhaitaient venir dans le pays dans le cadre d’un rassemblement d’évêques, à Bangalore, dans le sud du pays, sur le thème «la vie et la liturgie».
Mgr Arthur Roche, ancien évêque de Leeds, dans le centre de l’Angleterre, et actuellement secrétaire à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, ainsi que Mgr Protase Rugambwa, évêque de Kigoma, en Tanzanie, et représentant de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, auraient dû partir pour l’Inde le 2 février, mais ont dû annuler leur voyage au dernier moment.
Le Père Stephen Alathara, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, a annoncé qu’il amènerait l’affaire devant les autorités. Les visas auraient été refusés pour des raisons «techniques».
«Dans le contexte des incidents tels que les ‘Ghar wapsi’ (les re-conversions à l’hindouisme,ndlr), ce refus de visas pourrait affecter l’image de l’Inde en tant qu’Etat laïc, autant auprès du Vatican que sur le plan international», a cependant averti le responsable catholique.
Pressions sur les populations vulnérables?
Récemment, des critiques ont été soulevées quant à des cérémonies de re-conversion incluant des chrétiens issus des couches les plus pauvres de la population. Entre 50 et 100 chrétiens seraient «rentrés à la maison» lors d’une cérémonie dans l’Etat du Bengale occidental. «Une inquiétude existe concernant le soupçon que ces cérémonies impliquent des moyens de coercition. Les communautés dernièrement concernées sont en effet déjà très vulnérables», a souligné Meenakshi Ganguly, directeur de l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) pour l’Asie du Sud. (apic/cathher/rz)