Nigeria L'église Saint-Joseph détgruite par Boko Haram | © Aide à l'Eglise en Détresse
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Nigeria: L'évêque de Maiduguri demande l'intervention armée de l'Occident pour vaincre Boko Haram

Maiduguri/Londres, 21 janvier 2015 (Apic) L’évêque de Maiduguri, au nord-est du Nigeria, demande l’intervention armée de l’Occident pour vaincre la secte Boko Haram, qui sème la désolation dans cette région du pays. Mgr Oliver Dashe Doeme estime que c’est là la seule option viable pour lutter contre ces terroristes désormais alliés à l’Etat islamique (EI).

Dans une interview accordée à l’œuvre d’entraide catholique internationale «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED), l’évêque nigérian révèle qu’un des responsables de Boko Haram recrute désormais des volontaires dans des pays d’Afrique du Nord.

Une menace au-delà des frontières nigérianes

Mgr Oliver Dashe Doeme souligne l’impuissance de l’armée nigériane, affaiblie par l’incompétence, la corruption et l’infiltration de Boko Haram dans ses rangs. Des mesures drastiques sont d’une urgente nécessité, lance-t-il, dans la mesure où les attaques qui ont eu lieu début janvier à Baga, ville d’une importance stratégique sur le Lac Tchad, avaient montré que Boko Haram était sur le point de devenir une menace bien au-delà des frontières du Nigeria. La secte islamiste recrute au Niger, au Tchad, au Cameroun et en Libye.

Mgr Dashe Doeme, dont le diocèse est au cœur du territoire du groupe terroriste islamiste, a déclaré que l’Occident devrait faire intervenir des forces militaires terrestres pour contenir et repousser Boko Haram. «Une campagne militaire concertée, menée par l’Occident, est nécessaire pour écraser Boko Haram».

La situation est devenue si critique qu’il réclame une campagne militaire telle que celle du début de 2013 pour chasser les islamistes de certaines parties du Mali. L’évêque de Maiduguri souligne que l’attaque de Baga a démontré l’impuissance de l’armée nigériane, ajoutant que des officiers supérieurs incompétents devraient être licenciés «pour que cela serve de leçon aux autres… Parmi les soldats, il y a des sympathisants de Boko Haram. Certains d’entre eux étaient même des membres de Boko Haram, et beaucoup d’entre eux se sont simplement enfuis!»

L’évêque a également demandé l’arrestation des soutiens clandestins étrangers du groupe terroriste islamiste, ajoutant que le gouvernement nigérian sait bien qui parraine Boko Haram. Il décrit également comment, en cinq ans, la menace exercée par Boko Haram a décimé son diocèse, causant la destruction de plus de 50 églises et chapelles et l’abandon de plus de 200 églises. Un millier de ses fidèles ont été tués, dont bon nombre par les islamistes.

Un avenir très sombre pour l’Eglise

«Les extrémistes pointent un pistolet ou un couteau sur eux, en leur disant que s’ils ne se convertissent pas, ils seront tués. Certains d’entre eux ont été tués simplement pour avoir refusé de se convertir». Depuis 2009, près de 70’000 des 125’000 catholiques de Maiduguri ont fui leur maison. Ses fidèles réfugiés dans des camps pour personnes déplacées ont un urgent besoin d’aide, précise-t-il.

«La menace à laquelle nous devons faire face, a-t-il averti, est le signe d’un avenir très sombre pour l’Eglise. Beaucoup de nos membres sont dispersés et d’autres ont été tués. Dans certaines régions, il n’y a plus aucun chrétien. Mais l’Eglise appartient au Christ, elle restera forte, et beaucoup de nos fidèles sont rentrés après la reprise de leur terre par les soldats nigérians». (apic/aed/be)

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21 janvier 2015 | 10:19
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
AED (95), Boko Haram (83), Maiduguri (2), Nigeria (235), Oliver Dashe Doeme (1)
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