«L'unique option» pour sortir du conflit
Rome: Syrie, le Saint-Siège et le roi Abdallah II de Jordanie plaident pour le dialogue
Rome, 29 août 2013 (Apic) Le Saint-Siège et le roi Abdallah II de Jordanie considèrent que le dialogue et «l’unique option» pour sortir du conflit qui ensanglante la Syrie. La visite au Vatican du roi Abdallah II de Jordanie, le 29 août 2013, a été l’occasion de souligner que le dialogue et la négociation, avec «l’appui de la communauté internationale», étaient l’unique option pour mettre fin au conflit en Syrie.
C’est ce qu’a clairement indiqué un communiqué publié par le Bureau de presse du Saint-Siège au terme de cette visite. Le souverain hachémite a été reçu en compagnie de son épouse pendant 20 minutes en privé par le pape François, avant de rencontrer les autorités de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.
Le Moyen-Orient, plus particulièrement «la tragique situation en Syrie», était au cœur des discussions entre le roi de Jordanie et ses interlocuteurs au Vatican. «La voie du dialogue et de la négociation entre toutes les composantes de la société syrienne, avec l’appui de la communauté internationale, est l’unique option pour mettre fin au conflit et aux violences qui provoquent chaque jour la perte de nombreuses vies humaines, surtout parmi la population sans défense», a ainsi souligné un communiqué officiel du Saint-Siège.
La Jordanie est l’un des principaux lieux d’accueil pour les réfugiés syriens, avec près de 600’000 personnes réparties dans les camps, les villes et les villages du pays. Si le flux des réfugiés continue, ces derniers pourraient représenter dès 2014 près de 40 % de la population, selon les ONG locales. Lors de la visite du roi Abdallah II, Amman et le Saint-Siège ont aussi évoqué la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, et la question de Jérusalem.
Dialogue interreligieux
Les autorités vaticanes ont aussi fait part de leur appréciation concernant l’engagement du roi dans le dialogue interreligieux et notamment son initiative de convoquer, début septembre à Amman, une conférence sur les défis que les chrétiens doivent affronter au Moyen-Orient, «en particulier en cette période de changements politico-sociaux».
Le roi de Jordanie, qui s’efforce de montrer une certaine attention à l’égard des chrétiens, rencontre à intervalles réguliers les autorités religieuses locales. Il est surtout très engagé dans le dialogue interreligieux. Le Royaume de Jordanie est ainsi à l’origine de la lettre «Une parole commune» signée par 138 dignitaires musulmans en signe de réconciliation avec l’Eglise catholique après la crise suscitée dans le monde musulman par le discours du pape à Ratisbonne. Le pape Benoît XVI avait scandalisé certains musulmans en citant, le 12 septembre 2006 à l’Université de Ratisbonne, un empereur byzantin, Manuel II Paléologue, qui interrogeait l’islam sur ses rapports à la raison et à la violence. La lettre soulignait également la responsabilité commune pour la paix partagée par les musulmans et les chrétiens, qui forment ensemble plus de la moitié de l’humanité dans un monde de plus en plus interconnecté.
Les chrétiens sont partie intégrante des sociétés du Moyen-Orient
Au cours de cette rencontre, il a également été question de la contribution des chrétiens aux sociétés du Moyen-Orient, «dont ils sont partie intégrante». Les chrétiens représentent environ 5 % de la population jordanienne. Beaucoup d’entre eux viennent de Palestine et d’Irak, issus de familles de réfugiés. Bien insérés dans la société, ils sont épargnés par les vagues de violence embrasant actuellement le Moyen-Orient. La Jordanie n’a en effet été que peu touchée par les révoltes arabes des 2 dernières années.
«Immense respect» pour l’Eglise
Au début de sa rencontre avec le pape, le roi a affirmé: «C’est un plaisir et un honneur de vous rencontrer et je vous présente les salutations de ma famille tout entière et de tous les Jordaniens». «C’est un immense honneur de vous rencontrer», a dit quant à elle la reine Rania.
Puis, dans la bibliothèque, l’audience privée a duré une vingtaine de minutes. La reine était présente durant toute l’entrevue, qui s’est faite en anglais, à l’aide d’un interprète. Au début de l’entretien, ont rapporté les journalistes présents sur place, le souverain jordanien a déclaré au pontife: «J’ai un immense respect pour ce que vous faites et pour ce que fait l’Eglise catholique». Au terme de la rencontre en privé, le roi Abdallah a présenté au pape François les 7 membres de sa délégation.
Puis, c’était au tour du secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, de recevoir le roi de Jordanie. Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, ainsi qu’un autre membre de la Secrétairerie d’Etat, étaient présents, de même que deux responsables jordaniens. (apic/imedia/cp/be)