Brésil : Réactions de la Conférence épiscopale aux manifestations
« Il faut écouter les clameurs de la rue »
Salvador de Bahia, 22 juin 2013 (Apic) Les évêques du Brésil ont manifesté leur solidarité et leur appui aux manifestations, du moins les protestations pacifiques, qui ont poussé dans la rue des centaines de milliers personnes, mais surtout des jeunes. La présidence de la Conférence Episcopale du Brésil CNBB a publié le 21 juin 2013 un communiqué rendu public lors d’une Conférences de presse.
Réunis dans le cadre du Conseil permanent de la CNBB, les évêques ont rappelé que ces manifestations constituent « un phénomène qui inclut l’ensemble du peuple brésilien et qui l’éveille à une nouvelle conscience ». La CNBB estime que ces protestations doivent requérir de la part des responsables du pays l’attention et le discernement nécessaire afin d’identifier ses valeurs et ses limites, toujours dans la perspective de la construction d’une société juste et fraternelle que nous appelons de nos vœux. »
Des revendications justes et légitimes
Pour la CNBB, ces mobilisations libres et spontanées, parties des réseaux sociaux « interrogent l’ensemble de la société brésilienne et démontrent qu’il n’est plus possible de vivre dans un pays marqué par autant d’inégalité ». Pour les prélats, les revendications de politiques publiques bénéficiant à la population dans son ensemble sont justes et légitimes. « Les cris portent sur la corruption, l’impunité et le manque de transparence dans la gestion publique. Ils dénoncent la violence contre la jeunesse. Ils démontrent surtout que la solution des problèmes par lesquels passent le peuple brésilien passe obligatoirement par la participation de tous ».
La CNBB rappelle l’Etat à son devoir
La Conférence épiscopale rappelle également que « dans une société où les droits des personnes sont niés dans la conduite de leur propre vie, la présence du peuple dans la rue témoigne que c’est dans la pratique de valeurs comme la solidarité et le service gratuit à l’autre, que se trouve le sens de l’existence. » Dès lors, les évêques estiment que les mobilisations de ces derniers jours montrent que les brésiliens sont prêts à défendre leurs droits et leur dignité. La CNBB a enfin rappelé à l’Etat son devoir. « Le droit démocratique à manifester doit être toujours garanti par l’Etat ». Mais la CNBB a également condamné fermement les violences qui ont émaillées les manifestations dans tout le pays. « Rien ne justifie la violence, la destruction du patrimoine public et privé (…) qui doivent être combattus avec fermeté ». (apic/jcg/cw)