«Une entorse flagrante au pacte national»
Liban: L’Assemblée des évêques maronites dénonce l’implication libanaise en Syrie
Beyrouth, 28 mai 2013 (Apic) L’Assemblée des évêques maronites, réunie le 27 mai su siège patriarcal de Bkerké, près de Beyrouth, a dénoncé l’implication de factions libanaises dans la guerre civile qui ensanglante la Syrie. Sous la présidence du patriarche Béchara Raï et en présence du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, les évêques maronites libanais ont exprimé leurs inquiétudes au sujet des développements qui se produisent en Syrie, où les combats prennent de plus en plus une tournure confessionnelle.
Les prélats maronites ont réitéré leur ferme condamnation du rapt, dans la zone contrôlée par les rebelles en Syrie, des évêques grec-orthodoxe Boulos Yazigi et syriaque-orthodoxe Youhanna Ibrahim, ainsi que celle des deux prêtres Michel Kayal et Ishak Mahfoud. Ils ont estimé que de tels actes sont «une atteinte flagrante à la vie commune, à la dignité humaine et aux droits les plus élémentaires».
Ils craignent ce qui peut advenir, «d’autant que les personnes enlevées sont des personnalités religieuses dont les efforts pour rapprocher les points de vue et maintenir la fraternité entre les fils d’un même peuple sont bien connus». Les évêques ont ensuite lancé à nouveau un appel pour une solution pacifique à la crise syrienne et l’arrêt du «cycle de violence, avec le concours de la communauté internationale», rapporte le 28 mai le quotidien francophone libanais «L’Orient-Le Jour».
«Une atteinte évidente à la souveraineté nationale»
L’Assemblée des évêques maronites a en outre fait part de son inquiétude concernant les incidents sécuritaires à la frontière syrienne ainsi qu’à Tripoli et Saïda «avec toutes les tensions et les appels à la vengeance qui les marquent».
Elle dénonce «l’implication libanaise dans les conflits à l’intérieur de la Syrie, de quelque camp qu’elle provienne». Pour les évêques libanais, il s’agit d’une «entorse flagrante au pacte national, à la déclaration de Baabda agréée par toutes les composantes libanaises concernées, ainsi qu’une atteinte évidente à la souveraineté nationale et à la politique officielle de l’Etat libanais».
120 miliciens du Hezbollah tués la bataille de Qousseir
Les prélats exhortent toutes les parties concernées, en particulier les responsables, «à respecter leur citoyenneté libanaise et leurs responsabilités constitutionnelles, et à n’en user que pour le bien du pays et la sauvegarde de sa sécurité».
Outre les miliciens sunnites libanais qui combattent avec les rebelles syriens, les combattants chiites du Hezbollah se sont fortement engagés dans la bataille de Qousseir, non loin de la frontière libanaise, aux côtés de l’armée de Bachar al-Assad. Plus de 120 miliciens du Hezbollah ont déjà été tués dans la bataille de Qousseir, et dans le caza de Baalbeck, presque chaque village a perdu au moins un milicien, note «L’Orient-Le Jour» dans son édition du 28 mai 2013. (apic/orj/be)