L'évêque de Bâle insiste sur le dialogue
Soleure: Lettre ouverte de Mgr Felix Gmür à propos de «l’initiative des paroisses»
Soleure, 23 mai 2013 (Apic) S’adressant aux agents pastoraux, l’évêque de Bâle prend position dans le détail sur les dialogues qui ont eu lieu ces trois derniers mois dans son diocèse. Mgr Felix Gmür a publié une lettre ouverte portant la date du 22 mai à propos de «l’initiative des paroisses».
232 personnes (52 prêtres, 28 diacres, 127 théologiens et théologiennes laïcs ainsi que 25 catéchistes), dont 133 ont signé l’initiative pour des réformes dans l’Eglise, ont pris part aux cinq dialogues avec l’évêque. Les discussions vont se poursuivre probablement jusqu’en 2018, avec pour nom «PEP (Plan pastoral de développement du diocèse) en dialogue». Avec les délégués des cinq rounds de dialogue, Mgr Gmür s’est mis d’accord pour traiter trois thèmes, qui doivent être approfondis. Le premier domaine concerne les services pastoraux, le deuxième la confiance et les obligations, et le troisième les normes et les règles.
En ces temps de bouleversements, les professions dans le domaine de la pastorale sont soumis à une forte pression allant vers des changements. Il faut donc trouver un nouveau mode de coopération entre les différents rôles. Cela nécessite une formation permanente théologique intensive. En outre, des images claires de la profession «encouragent la motivation». Mgr Gmür précise à l’Apic qu’il faut clarifier l’image professionnelle dans tous les services pastoraux, également le rôle du prêtre. «Que fait un prêtre, et quelle est sa tâche principale dans une unité pastorale ?»
Plaidoyer pour développer la confiance mutuelle
A propos du deuxième aspect, touchant la confiance et les obligations, Mgr Gmür estime décisif que l’évêque fasse confiance à ses agents pastoraux, mais il considère aussi décisif qu’ils lui rendent cette confiance. «Comment l’évêque peut-il exercer son rôle de supérieur et exiger l’engagement de ses agents pastoraux de manière à servir la confiance mutuelle ?», se demande-t-il.
Le troisième domaine concerne les normes et les règles. Il faut promouvoir la conscience de leur valeur comme de leurs limites, écrit l’évêque de Bâle. Il se demande comment agir «face des tendances qui font que les exceptions deviennent la règle et que les normes elles-mêmes soient remises en question ?».
Les agents pastoraux font face à de grands bouleversements
Le «PEP en dialogue» doit à l’avenir être dirigé par le Conseil presbytéral ainsi que par le Conseil des diacres et théologiens et théologiennes laïcs. Dans les deux Conseils, des signataires de «l’initiative des paroisses» sont représentés. La question de savoir comment intégrer dans ce processus de dialogue cet «important groupe professionnel» que sont les catéchistes diplômés n’est pas encore claire, souligne Mgr Gmür.
Les dialogues entrepris ces trois derniers mois ont confirmé que les agents pastoraux se trouvent actuellement dans une grande phase de bouleversement, reconnaît Mgr Gmür. Les changements dans la société, parmi les croyants et le personnel engagé en pastorale sont de si grande portée que l’on ne peut pas trouver des solutions aux problèmes en pensant que tout va redevenir comme autrefois. Nous trouvant «de façon irréversible» dans une phase de transition dont la fin n’est pas prévisible, nous ne pouvons pas encore reconnaître ce que sera la forme sociale de la vie de l’Eglise à la fin de cette transition, estime Mgr Gmür.
Se mettre en route pour apporter aux hommes la Bonne Nouvelle
Le pape François invite tous les membres de l’Eglise à se mettre en route pour apporter aux hommes la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, écrit encore l’évêque de Bâle. «Qui se met en route doit oser quelque chose. Et qui ose commet aussi des erreurs». L’évêque de Bâle se sait là en bonne compagnie. Raison pour laquelle il n’a pas répondu aux signataires de «l’initiative des paroisses» en prenant des sanctions, mais en les invitant à dialoguer et en leur faisant confiance. Il mise sur le fait que, de la même manière, les agents pastoraux lui rendront cette confiance. (apic/job/be)
